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Les casseurs infiltrent les manifs lycéennes

Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'interpellation de 264 "casseurs" aujourd'hui dans les manifestations contre la réforme des retraites qui ont émaillé le pays. De nombreux incidents ont éclaté avec des blessés parmi les lycéens et parmi les policiers. Des dégradations ont été commises, souvent dues à des éléments incontrôlés. Mais les relations entre manifestants et policiers sont aussi tendues.
Article rédigé par franceinfo
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C'est désormais presque un classique. Quand des lycéens où des étudiants manifestent, des “casseurs” en profitent pour s'agréger aux cortèges et commettre des dégradations, des violences ou se lancer dans des affrontements avec la police. Le conflit des retraites, entré dans une phase plus dure depuis cette semaine, ne fait pas exception.

Pour preuve, le ministère de l'Intérieur a annoncé aujourd'hui avoir interpellé 264 de ces “casseurs” à travers tout le pays, “mêlés aux différents groupes” de lycéens. 22 policiers ont été blessés.

A Lyon et en région parisienne notamment, les manifestations ont été émaillées de nombreux incidents. Contrairement aux cortèges syndicaux, très organisés, les manifestations lycéennes, surtout quand elles ont un caractère de génération spontanée, sont le plus souvent dépourvues de service d'ordre. Du coup, des groupes très mobiles et violents s'y intègrent et se déchaînent quand bon leur semble. Les commerces du centre-ville de Saint-Denis en ont fait le frais ce vendredi. Les scènes de violences contre des jeunes manifestants durant le mouvement anti-CPE sont aussi restées dans les mémoires.

Face à ces éléments qui viennent pour en découdre, le syndicat de police Alliance, deuxième syndicat des gardiens de la paix a déjà demandé que les policiers soient “équipés impérativement des moyens de défense mis à leur disposition”.

Mais la police elle-même fait l'objet de critiques. Les ministres de l'Intérieur restent hantés par le souvenir de Malik Oussekine, l'étudiant tué à Paris en décembre 1986 lors d'une bavure policière. Et Brice Hortefeux a demandé aux policiers de “limiter l'usage de la force au strict nécessaire”, dans un message aux préfets, “compte tenu de la spécificité” des manifestations lycéennes.

_ Malgré ces instructions, les policiers ont été accusés de violences en dispersant les cortèges de lycéens. Les cas du lycéen blessé à Caen ou de son camarade touché à Montreuil par un tir de flashball au visage en sont les principaux exemples. Le préfet de police de Paris a en réponse ordonné à ses troupes de n'utiliser le Flashball qu'en cas de légitime défense. Mais de nombreux manifestants accusent les forces de l'ordre de procéder à des interpellations parfois injustifiées.

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