Les banlieues, grandes oubliées de la politique de la ville
17,2% de chômeurs en 2003, 16,9% en 2008. Ce n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler un progrès... Un tiers des habitants qui vit sous le seuil de pauvreté (908 euros par mois), ce n'est pas non plus très encourageant. Le rapport de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles est sans appel : la loi d'orientation et de programmation pour la ville de 2003, qui visait à réduire les inégalités en banlieue sur cinq ans, n'a pas franchement porté ses fruits.
A ces indicateurs sociaux, le gouvernement oppose son succès en matière de lutte contre l'insécurité : la délinquance de proximité dans les Zus est inférieure de
12% à celle de leurs circonscriptions de sécurité publique, qui regroupent plusieurs communes.
_ Ce qui fait dire aux maires de ces zones sensibles que seule la sécurité intéresse Nicolas Sarkozy. Claude Dilain, le maire PS de Clichy-sous-Bois : “la question de fond
est: veut-on que les banlieues soient calmes ou veut-on résorber les ghettos ?”
Le gouvernement aimerait pourtant se convaincre du contraire : “des frémissements sont réels dans le domaine de la sécurité, dans le volet éducatif et dans la rénovation urbaine” estime la secrétaire d'Etat Fadela Amara. Et le ministre du Travail, Xavier Darcos, d'enchaîner : “il faudrait cesser de parler de quartiers ghetto, il faudrait parler de sas”.
Pour autant, le tableau dépeint par le rapport n'est pas très optimiste. L'Onzus rappelle que la loi de 2003 ambitionnait de “réduire d'au moins un tiers le nombre de chômeurs dans les Zus sur une période cinq ans, et de rapprocher le taux de
chômage de l'ensemble des Zus de celui de leur agglomération de référence”. On en est loin...
Les jeunes restent les premières victimes du chômage dans ces quartiers, particulièrement les garçons, souligne le rapport : un sur 4 est inactif, contre un sur 8 dans les centre-villes. L'emploi stable leur est moins accessible et
pas seulement faute de qualification, note l'Onzus qui pointe l'enclavement,
l'absence de réseau personnel et d'autres discriminations.
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