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Le travail décent ne mobilise pas les foules

5.000 manifestants à Paris, plusieurs milliers à Marseille, Toulouse ou Nantes : 87 défilés étaient organisés aujourd'hui un peu partout en France dans le cadre de la Journée mondiale sur le travail décent. Un mot d'ordre assez flou, qui n'a pas vraiment attiré les foules.
Article rédigé par franceinfo
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Six syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, Unsa) avaient couplé cette première Journée mondiale sur le travail décent à des dizaines de défilés dans l'hexagone sur des thèmes prioritaires comme l'emploi, les conditions de travail, les salaires ou les services publics. Des manifestations plutôt qu'un appel national à une grève, jugée trop pénalisante pour le pouvoir d'achat en ces temps difficiles. De leur côté, FO et la CFTC avaient refusé d'inclure des revendications nationales sur une journée de solidarité internationale.

Cette journée mondiale d'action, décidée en 2006, a pris une résonnance particulière avec la crise financière et la forte hausse du chômage en août en France (+2,2% par rapport à juillet) alimenté par de nombreux plans sociaux, notamment dans l'automobile et la banque. Une inquiétude relayée par les syndicats. Pour François Chérèque, dirigeant de la CFDT, cette journée était d'autant plus nécessaire qu'une "crise sociale" se profile derrière la tourmente financière. Mais "la dramatisation de la crise rend plus difficile la mobilisation", a-t-il avancé. Car les cortèges n'ont pas fait le plein.

A Paris, plusieurs milliers de personnes (5.000 selon une première estimation policière, 13.000 d'après les syndicats) ont défilé du métro Alma-Marceau à la place du Trocadéro où se tenait un meeting en présence de syndicalistes européens. "Dans le contexte difficile où l'on tente de persuader les salariés que ce n'est pas le moment de présenter des revendications, je considère que cette journée est une réussite" a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui a estimé que le seul fait, pour les organisations, d'avoir réussi à coordonner cette journée sur l'ensemble des continents, avec un
grand rassemblement à Paris, était "un événement en soi".

A Marseille, 20.000 personnes, selon les organisateurs, et 3.000 d'après la police, sont descendues dans la rue. A Bordeaux, 2.000 personnes selon la police, 4.000 selon les organisateurs, ont manifesté. Mobilisation assez faible également à Lyon où 4.600 personnes selon les syndicats, et 2.600 selon la police ont défilé pendant une heure entre le palais de la bourse et la bourse des valeurs. Même situation à Toulouse, ou près de 3.000 personnes selon la police, plus de 4.000 selon les organisateurs, ont défilé dans les rues de la ville.

Les perturbations ont été minimes dans les transports mais un peu plus marquées dans l'Education nationale, où a été testé pour la première fois le service minimum à l'école.

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