Le RSA peine à trouver son public

Avant et depuis son lancement, le RSA n’a pourtant pas manqué de publicité : relais dans les médias, débat politique etc. Pour preuve, le site internet des Caisses d’allocations familiales ont enregistré plusieurs millions de connexions sur les pages consacrées au RSA. Deux millions d’internautes sont même allés jusqu’au bout du test d’éligibilité au Revenu de solidarité active, rapporte La Tribune dans sa dernière édition, citant des chiffres du président de la Cnaf Jean-Louis Deroussen.

Alors, qu’est-ce qui a bien pu décourager la plupart à ne pas présenter de dossier de demande de RSA ? Le quotidien économique avance quelques explications, parmi lesquelles les contrôles plus stricts qui peuvent être effectués auprès des allocataires. Certains préfèrent sans doute continuer à travailler un peu au noir, que d’être contraints de régulariser leur situation pour toucher un complément de revenu de 110 euros mensuels, en moyenne. Certains ont également pu se décourager face à la complexité du dispositif.

Pour tenter de sensibiliser les plus méfiants, qui entrent pourtant dans les critères d’éligibilité, les Caisses d’allocations familiales vont donc "faire de la retape", en ciblant notamment les bénéficiaires des allocations logement.

Complément de revenu

Face à ce lancement poussif du RSA, les services de Martin Hirsch, Haut commissaire aux solidarités actives, relèvent une accélération du rythme des dépôts de dossiers. Fin août, 815.000 demandeurs avaient déposé leurs dossiers, qui doivent à présent être vérifiés pièce par pièce et instruits par les Caisses d’allocations familiales. Ce qui correspond à une moyenne de 40.000 à 50.000 demandes déposées chaque semaine. "Nous ne nous écartons pas de l'objectif", relèvent les services de Martin Hirsch, soit la moitié de la cible atteinte au bout de six mois (décembre 2009, ndlr) et 90% au bout d'un an.

Au final, quelque 3,5 millions de personnes devraient pouvoir bénéficier du RSA, qui incite les bénéficiaires de minima sociaux à reprendre une activité professionnelle, tout en leur garantissant un complément de revenu : 1,1 million de foyers bénéficiaires du RMI, 200.000 titulaires de l’Allocation de parent isolé (APA), et plus de 2 millions de "travailleurs pauvres".

Gilles Halais, avec agences