Le plan santé mentale, acte II
C'est à la suite d'un autre fait divers, le double homicide d'une infirmière et d'une aide-soignante par un ancien patient d'un établissement psychiatrique à Pau, que Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, avait accéléré en février 2005 l'annonce d'un plan "psychiatrie et santé mentale". Le plan Douste-Blazy tablait notamment sur la création de 2.500 postes médicaux et non médicaux en psychiatrie et l'ouverture de places dans le secteur des services d'accompagnement à domicile et dans le secteur médico-social.
Pour le secrétaire général du Syndicat des psychiatres des hôpitaux Jean-Claude Pénochet, si le plan a des "aspects positifs", au niveau local "on a l'impression d'un émiettement", avec "quelques actions qui viennent comme un bout de sparadrap compenser telle ou telle blessure importante de la structure hospitalière". "La psychiatrie se trouve vraiment dans une situation extrêmement tendue en ce qui concerne les lits d'hospitalisation qui manquent partout", a-t-il déclaré. Pour Olivier Boitard, président de l'Union syndicale de la psychiatrie, qui reconnaît qu'un effort a été fait sur le plan de la sécurité, "le gros reproche, c'est qu'il y a eu beaucoup d'effets d'annonce".
Il y aurait 300.000 à 500.000 personnes adultes atteintes de psychoses délirantes chroniques en France dont 200 à 250.000 schizophrènes, selon les chiffres présentés dans le plan. Toujours selon ce document, la France compte plus de 13.000 psychiatres, mais ce chiffre masque un déséquilibre dans la répartition géographique et une inégalité forte en faveur de l'exercice libéral de la profession par rapport à l'exercice en milieu hospitalier.
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