Le patron de France Télécom reconnait un suicide comme accident du travail
Dans la nuit du 13 au 14 juillet 2009, Michel D., cadre architecte réseau à
Marseille, se suicidait chez lui, mettant en cause dans une
lettre sa "surcharge de travail" et un "management par la terreur".
_ Le suicide de ce fonctionnaire n'était pas le premier dans l'entreprise,
mais avait mis en exergue le malaise d'une partie du personnel de l'opérateur.
L'Igas et une "commission de réforme" interne, saisies par l'entreprise après ce suicide, avait donné un avis défavorable. Mais Stéphane Richard a tranché en sens contraire hier, considérant qu'"il devait assumer un devoir
d'assistance et de mémoire vis-à-vis des disparus, de leurs environnements
familiaux et professionnels". Il a donc reconnu le suicide comme un accident
de service, l'équivalent d'un accident du travail dans la Fonction publique.
Une décision très symbolique : le salarié concerné n'ayant
pas de descendants, l'État n'aura pas à verser de rente... Tous les syndicats néanmoins ont salué cette reconnaissance, qui prouve que la direction n'est plus "dans le déni". Une
information judiciaire contre X pour "harcèlement moral" est toujours ouverte après la
vague de suicides.
Cécile Quéguiner avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.