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Le mari d'une institutrice qui s'est suicidée porte plainte pour harcèlement

C'est le quotidien Sud Ouest qui l'a révélé dans son édition de vendredi. Une enseignante de 39 ans, enceinte, s'est donné la mort le 4 mars dernier. Son mari et sa famille portent plainte contre l'Éducation nationale et la municipalité de Pauillac, en Gironde, pour harcèlement.
Article rédigé par franceinfo
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Elle s'appelle Véronique. Elle a 39 ans, elle est mariée et mère d'une petite fille de 9 ans. Institutrice depuis quinze ans, elle enseigne depuis un an et demi à l'école maternelle Montauroy de Pauillac, en Gironde. Le 4 mars dernier, alors qu'elle est enceinte de 6 mois, elle se donne la mort.

Un geste que son mari et sa famille expliquent par les mauvaises relations que Véronique entretenait avec les parents d'élèves et les autres professeurs. Depuis sa première
rentrée en 2006 dans cette petite école du Médoc, l'enseignante connaît en effet "des problèmes relationnels mais aucune faute professionnelle ne lui avait été reprochée", selon l'inspecteur d'académie de la Gironde.

Ainsi, des agents de la mairie ne voulaient plus travailler avec elle, sa directrice se plaignait d'un mauvais climat de travail.
_ Une situation qui s'envenime à l'automne dernier : selon le quotidien Sud-Ouest, une douzaine de mères ont écrit entre le 16 et le 23 novembre à l'inspection académique pour critiquer ses "tenues inappropriées", son "manque de respect", son "inaptitude à enseigner" mais aussi ses "a priori sur le Médoc et ses habitants".

Véronique prend connaissance de ces reproches lors d'un
entretien à l'inspection académique le 30 janvier dernier. Deux semaines plus tard, elle fait une tentative de suicide, avant de se donner la mort pendant les vacances scolaires, le 4 mars.

"L'Education nationale n'a pas assuré son rôle"

Son mari et sa famille ont porté plainte mardi contre l'Éducation nationale et la municipalité de Pauillac pour harcèlement.

Une démarche soutenue par le Snudi-FO. Le syndicat, dont faisait partie Véronique, pointe du doigt "la hiérarchie de
l'Éducation nationale qui n'a pas assuré son rôle en ne soutenant pas l'enseignante contre l'entreprise de diffamation" opérée par des parents d'élèves.

L'inspection académique estime, elle, qu'"aucun élément dans le dossier
n'évoquait le harcèlement ni la nécessité d'intervention" de la hiérarchie.
Et rappelle qu'elle avait proposé deux fois à l'institutrice de changer d'école. Véronique avait chaque fois refusé.

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