Le déblocage des dépôts pétroliers a commencé cette nuit
Quatre à cinq jours, c’est le temps qu’il faudra pour retrouver une situation normale à la pompe, assurait hier le Premier ministre François Fillon. Et pour contrer la pénurie de carburant, le gouvernement a son plan : les distributeurs de carburant vont " mutualiser les stocks de réserve " et mettre en œuvre de nouveaux moyens de transports pour alimenter les stations-service. La décision a été prise à l'issue d'une réunion de crise à Matignon.
Parallèlement, les forces de l’ordre ont commencé à intervenir cette nuit pour débloquer l’accès aux dépôts pétroliers, dont une vingtaine - sur 200 dans toute la France - était toujours paralysée hier. C’est le cas à La Rochelle (Charente-Maritime), où 140 gendarmes mobiles et policiers ont été mobilisés pour déloger, dans le calme, la centaine de manifestants présents sur la zone portuaire. Le dépôt de La Palilice alimente habituellement une dizaine de départements du Centre-Ouest de la France.
Même scénario à Donges, en Loire-Atlantique, département où 47% des stations service étaient à sec lundi soir (préfecture). Vers 4h00 du matin, les gendarmes sont intervenus pour débloquer le dépôt pétrolier, paralysé depuis plus d’une semaine. Une intervention sans incident malgré la détermination affichée par les grévistes sur ce haut lieu de la contestation. Des manifestants étaient cependant toujours retranchés ce matin sur le rond-point qui mène à la raffinerie TOTAL voisine, bloquant notamment la rotation des camions-citerne.
Enfin, on apprenait également ce matin le déblocage, à l’aube, du dépôt pétrolier du Mans, où une soixantaine de personnes participaient au piquet de grève depuis vendredi. Une compagnie de CRS, venue de Tours, est arrivée vers 4h30 et a fait évacuer les militants dans le calme.
Angoisse au volant, fermeté au gouvernement
Du côté des raffineries en revanche, c’est le statu quo. Les 12 sites du pays sont toujours à l’arrêt, complet ou partiel (voir notre article associé). Et les conséquences en bout de chaîne sont de plus en plus visibles. 4.000 stations étaient en rupture de stock de carburant hier. Une situation de pénurie qui frappe "un tiers des départements", alors que l'ouest de la France et Paris sont particulièrement touchés. Une situation particulièrement angoissante pour ceux dont la voiture est l'outil de travail. En Normandie et dans le Pays de la Loire, plusieurs entreprises de transports sont obligées d'immobiliser leurs camions, faute de gasoil, tandis que les taxis réclament eux des mesures d'urgence au gouvernement.
Le président de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie, Jean-François Bernardin, évoque des dizaines de milliers d'entreprises touchées par le mouvement de grève et appelle chacun à la responsabilité. Du côté du gouvernement, la fermeté reste le mot d'ordre. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a prévenu ce matin lors d'un point de presse que les forces de l'ordre continueraient "à débloquer autant que nécessaire les dépôts" lors d'un point presse tôt ce matin. Confirmation quelques heures plus tard du chef de l'Etat dans une déclaration au Conseil des ministres. Nicolas Sarkozy qui affirme avoir ordonné le déblocage de "la totalité des dépôts" de carburants "afin de rétablir au plus tôt une situation normale".
Cécile Mimaut, avec agences
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