Le chômage de longue durée explose en 2010
Fin 2010, il y avait en France métropolitaine plus de 2,7 millions de demandeurs d'emploi. Des statistiques qui concernent les personnes sans aucun travail. Mais si on ajoute celles qui exercent une activité réduite, on recense plus de 4 millions d'inscrits chez Pôle emploi. Parmi les catégories les plus touchées, se retrouvent les séniors de plus de 50 ans en quête d'emploi (+16,3% sur un an) et dans une moindre mesure les jeunes de moins de 25 ans (+0,9%), malgré un repli de 2,8% sur un an.
Pour 2011, le gouvernement table sur une baisse du chômage. Mais certains économistes en doutent, comme Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques. Tout va dépendre de la croissance économique. Mais avec des prévisions comprises entre 1,5 et 1,6%, il est illusoire de penser que l'on va pouvoir créer "suffisamment d’emplois", explique-t-il sur France Info. Il faudrait donc s’attendre à une nouvelle augmentation du nombre de demandeurs d'emploi cette année, doublée d’une " explosion du chômage de longue durée ", déjà en augmentation de 20% l’an dernier (le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus a progressé de 252.000 durant l'année 2010 à 1,523 million). " C’est une catastrophe ", estime Eric Heyer, qui souligne qu’un certain nombre de ces personnes restées longtemps sans travail devraient malheureusement " sombrer dans la pauvreté ".
En janvier 2010, Nicolas Sarkozy avait promis un recul du chômage dans les "semaines et les mois qui viennent" à l'appui d'une "stratégie économique" qui devait "porter ses fruits". L'été dernier, le gouvernement avait revu ses ambitions à la baisse tablant sur un arrêt de la hausse du chômage durant la seconde partie de 2010 et une embellie en 2011. Selon l'Insee, le taux de chômage - qui avait atteint un pic à 9,6% de la population active au plus fort de la crise- s'est stabilisé à 9,3% au troisième trimestre 2010 et devrait décroître légèrement d'ici mi-2011 à 9,1% en métropole.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.