La quasi-totalité des boat-people de Corse remis en liberté
(Actualisé à 12h30)
Les 12 premiers boat-people (accompagnés de plusieurs enfants) dont la justice a ordonné la remise immédiate en liberté faisaient partie des réfugiés transférés samedi au Centre de rétention administrative (Cra) de Nîmes (Gard). Ils avaient déposé une requête contre l'arrêté de reconduite à la frontière pris à leur encontre par le Préfet de Corse du sud.
Selon le délégué régional de la Cimade à Nîmes, le juge des libertés et de la détention a notamment motivé sa décision par l'absence de pièces de procédure justifiant une reconduite à la frontière. Le magistrat aurait également souligné que cet arrêté contrevenait aux conventions internationales sur les droits des réfugiés.
Des décisions similaires de remise en liberté ont également été rendues à Rennes, pour 11 clandestins, à Marseille, pour 20 autres, et à Lyon pour dix personnes.
Pour la Cimade, c'est une bonne claque au ministre de l'Immigration Eric Besson, lequel a annoncé sur France Inter qu'il avait demandé aux préfets locaux de ne pas faire appel. Ce "désaveu judiciaire cinglant pour Besson prouve qu'il ne faut pas faire du médiatique avec les droits de l'homme", a déclaré le délégué régional de la Cimade pour le sud-ouest, Pierre Grenier.
Sur les 123 réfugiés, qui se disent Kurdes d'origine syrienne, déposés vendredi par leurs passeurs sur une plage corse, 61 ont choisi de demander l'asile en France, selon le ministre de l'Immigration. Eric Besson souligne en outre que "la protection des personnes (prime) sur le pointillisme procédural" face aux situation d'urgence.
Plusieurs associations d'aide aux migrants, comme Forum Réfugiés, avaient dénoncé dès samedi des arrêtés de reconduite prononcés de manière "expéditive" .
Gilles Halais, avec agences
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