La première bombe atomique française, il y a 50 ans
C'était il y a tout juste 50 ans, au petit matin. La première bombe atomique française explosait, dans le désert algérien - français à l'époque. Il était 7h04 à Reggane, dans le grand sud algérien. Trois autres essais nucléaires suivront, en plein air, avant que le site ne soit déplacé - toujours en Algérie, près de Tamanrasset - et que 14 autres essais ne soient réalisés, en souterrain.
Car les autorités de l'époque avaient quelque peu sous-estimé que le désert ne l'était pas vraiment. “La région comptait 16 à 20.000 habitants, et on n'a tenu aucun compte des nomades qui traversaient la région”, explique Abderahmane Leksassi, le vice-président de l'association du 13 février 1960. Qui se bat, depuis, pour faire reconnaître les droits des irradiés.
Qui plus est, les habitants de la région “ont ramassé tout ce qui pouvait leur
être utile: des déchets métalliques hautement radioactifs, tel que bidons, fûts
et autres objets laissés par les Français”, poursuit Abderahmane Leksassi.
_ Pire, “aucune décontamination sérieuse n'a été effectuée par la France” et dans certaines zones près de Reggane, “la radioactivité ambiante est aujourd'hui de 22 fois supérieure aux normes internationales”.
Signe des temps, il aura fallu attendre près de 50 ans pour que l'Etat prenne en compte les dommages causés par les essais nucléaires. La loi sur l'indemnisation des victimes des essais date du... 6 janvier 2010 !
_ Pour la première fois, elle reconnaît une “présomption de causalité” entre exposition au risque et maladie. Mais les vétérans jugent déjà ce texte ambigü et insuffisant - notamment parce que les cancers causés par les irradiations touchent les populations sur plusieurs générations...
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