La loi autorisant le mariage pour tous est adoptée par l'Assemblée nationale : 329 voix pour, 229 contre
Les rangs de l'Assemblée
étaient presque pleins, ce mardi après-midi, pour procéder au vote solennel du
projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe. Sur les
577 députés, 568 étaient présents dans l'hémicycle, et seuls dix d'entre eux se
sont abstenus. Avec 329 voix en faveur du texte (soit plus que la majorité
absolue fixée à 280 voix), contre 229 en défaveur, le mariage pour tous est
adopté par les députés.
A l'annonce du résultat,
les députés de la majorité ont scandé "Egalité !" dans
l'hémicycle, alors que la Garde des Sceaux Christiane Taubira a tenu à
remercier les députés de la majorité comme ceux de l'opposition "en
particulier ceux qui ont bataillé avec une très belle ténacité ", et
auxquels elle a rappelé, avec une touche d'humour et de poésie, que le texte
"ne supprimera pas les jeux amoureux, et qu'il restera toujours
beaucoup de femmes pour vous regarder, vous observer, voir derrière votre
carapace la tendresse qui vous habite " :
Vote solennel : je suis fier de cette majorité qui porte la loi sur le mariage pour tous, belle et grande avancée pour l’égalité.
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) February 12, 2013
Qui a voté pour, qui a voté contre ?
Certains députés ont passé outre les consignes de vote de leur groupe parlementaire. Ainsi, à droite, deux députés ont voté pour le texte, à savoir Benoist Apparu et Franck Riester. Cinq se sont abstenue : Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Lellouche, Bruno Le Maire et Edouard Philippe. A l'UDI, Philippe Gomes, Yves Jégo, Sonia Lagarde et Jean-Christophe Lagarde ont voté pour. Quant à Jean-Louis Borloo, qui aurait voulu voter pour, il s'est trompé au moment du vote et a voté contre. "Nous sommes heureux de compter parmi les membres de l'opposition des homes et des femmes libres ", a déclaré à leur égard le député EELV Sergio Coronado.
Inversement, dans les rangs de la majorité, quatre députés ont voté contre. Il s'agit de Bernadette Laclais, Jérôme Lambert, Patrick Lebreton et Gabrielle Louis-Carabin. Cinq autres se sont abstenus : Ibrahim Aboubacar, Marie-François Bechtel, Jean-Luc Laurent, Jean-Philippe Mallé et Dominique Potier.
"D'un côté le
passé, de l'autre l'avenir "
Juste avant le vote,
chacun des six groupes parlementaires a pu présenter, en six minutes, son
explication de vote. Aussi les groupes UMP et UDI ont-ils fait savoir une
dernière fois qu'ils voteraient contre le texte ; alors que les groupes
socialiste, écologiste, radical et Front de Gauche ont marqué à nouveau leur
appui à ce projet. "Ce sont les fondements de la République qui seront
renforcés par cette loi ", a déclaré Alain Touret, porte-parole du
groupe radical. "Deux visions de la société se sont opposées pendant
les débats : d'un côté le passé, certes respectable, mais qui reste le passé ;
de l'autre l'avenir ", a poursuivi Alain Touret.
Dans l'opposition, Hervé Mariton (UMP) a rappelé les arguments qui poussaient son
groupe à voter contre le texte, développés pendant les deux semaines de débat.
"Nous aimons les mots de père et mère quand vous torturez la langue
française. Nous avons une vision charnelle de la famille, quand vous êtes
matérialistes. Nous voulons donner par référendum la parole aux français, quand
vous la refusez ", a-t-il notamment exprimé.
Le texte doit désormais passer devant le Sénat, où il sera débattu à partir du 2 avril.
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