La justice empêche un père de visiter sa fille adoptée
La petite Jeanne, trois ans, née en 2006, a été abandonnée par sa mère à la naissance. La jeune femme de 22 ans à l'époque affirmait avoir été victime d'un viol et ne voulait pas de l'enfant. Son compagnon, Julien Charnolé, 26 ans au moment de la naissance, abasourdi d'apprendre que sa compagne était enceinte - elle expliquait son embonpoint par une maladie - a cru la jeune femme, et tout aurait pu s'arrêter là.
Mais la justice, pour enquêter sur le viol présumé, a réalisé un test ADN sur la petite fille. Pendant presque deux ans, cette empreinte est confrontée avec celles des différents violeurs appréhendés. Sans succès. Jusqu'à ce qu'un juge ait l'idée de la comparer avec celle de Julien Charloné. Et là, tout concorde.
Le jeune homme découvre alors qu'il est père et exprime le désir d'élever sa fille. Il se précipite pour établir une reconnaissance de paternité. Seulement, entre temps, Jeannne a été adoptée via l'association Famille adoptive française. Elle vit désormais dans une famille, avec un frère. Une famille qui refuse de revenir en arrière : Jeanne s'est construit un foyer et il est inimaginable de boulverser sa vie, en la laissant à un inconnu parce qu'il est son père biologique, expliquent les parents adoptif.
La justice leur donne raison. En janvier, la reconnaissance de paternité de Julien est annulée car le code civil stipule que l'adoption empêche toute restitution et invalide toute reconnaissance ultérieure.
Désir irrépressible de paternité contre amour parental, l'affaire est plus que délicate, mais la justice a tranché de nouveau et de nouveau, elle a donné tort à Julien, qui se voit refusé tout droit de visite. Cependant, la famille adoptive de Jeanne ne souhaite pas cacher la vérité à la petite fille. Elle même pourra alors un jour exprimer le désir de revoir son père biologique. En attendant, l'affaire pourrait monter jusqu'à la cour européenne des Droits de l'Homme, à Strasbourg.
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