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La "jungle"de Calais vit ses dernières heures

Les associations d'aide aux migrants s'attendent au démantèlement imminent de la "jungle" de Calais. Des centaines de candidats à l’immigration au Royaume Uni y ont trouvé refuge. Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a annoncé la semaine dernière que cette zone au nord de Calais serait totalement évacuée avant la fin de cette semaine. L’évacuation pourrait même avoir lieu demain matin.
Article rédigé par franceinfo
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Pour les bénévoles, la destruction des campements précaires où s'abritaient les migrants depuis la fermeture du centre de la Croix Rouge de Sangatte en 2002 est presque achevée ce soir.
“Le démantèlement a en fait déjà commencé depuis plusieurs semaines”, estime Monique Delannoy, présidente de “La belle étoile”, une des associations à venir en aide aux migrants.
“Il y a peu, ils étaient 700 à 800 dans la jungle de Calais, aujourd'hui ils sont environ 250, la nouvelle de l'évacuation a déjà fait le tour, ils sont partis un peu plus loin”, dit-elle.
Un constat partagé par de nombreuses autres associations.
Elles affirment elles aussi que les candidats au départ au Royaume-Uni ont anticipé l'action des autorités.

Cela ne changera rien

Sur place, il reste encore quelques migrants, principalement des Afghans qui dorment le jour sous des tentes de fortune au milieu des détritus.
Ils essayent la nuit de se glisser dans les camions qui embarquent sur des ferrys.
Depuis plusieurs mois, les migrants se sont pour certains regroupés le long des autoroutes menant à Calais, à Norrent-Fontes par exemple, à proximité des aires de repos.
Ils tentent de pénétrer dans les camions bien avant le port de Calais.
Pour beaucoup d’associations, le démantèlement de la “jungle” de Calais ne résoudra rien.
Il faut une harmonisation des législations européennes qui aurait pour intérêt de ne plus faire apparaître Calais comme un eldorado aux yeux des migrants.

En revanche, les riverains de cette zone qui vivaient mal la cohabitation avec les migrants se réjouissent du démantèlement.
La situation devenait de plus en plus intenable, explique la maire UMP de Calais, Natacha Bouchart.
Pour le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian, “les vols, les dégradations, les agressions, ce n'était plus possible”.

Fermer les filières

Le ministre de l’Immigration explique que le démantèlement de la “jungle” de Calais vise avant tout à s'attaquer aux passeurs et au trafic d'êtres humains.
Eric Besson veut “casser l'outil de travail des passeurs et démanteler la chaîne”.
Il précise aussi que “lors de la fermeture, tous les migrants auront un entretien individuel où toutes les options seront présentées.”
Ce soir, 180 migrants ont présenté une demande d'asile et les autres ont accepté un retour volontaire.

Depuis la fermeture en 2002 du camp de Sangatte, les migrants en quête d'un passage en Angleterre ont continué à affluer sur le littoral, de la Bretagne à la Belgique.
Les passeurs vendaient des tickets entre 12 et 15.000 euros.

Mikaël Roparz, avec agences

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