La canicule en Russie pourrait faire flamber le prix du pain
La courbe a commencer à grimper il y a quelques semaines, vers le début du mois de juillet. Avec la canicule qui frappe l'Europe de l'est, les moissons souffrent. C'est surtout la Russie qui pèse lourd dans la balance. Le pays est le troisième exportateur de blé, avec 8% de la production mondiale.
Or les céréaliers russes ont annoncé une baisse sensible de la production : 72 à 78 millions de tonnes au lieu des 81 à 85 millions de tonnes de blé habituelles. Les exportations pourraient descendre de moitié. Et les gigantesques incendies qui ravagent le pays risquent de faire plus de mal encore.
La nouvelle n'a pas tardé à donner la fièvre aux cours du blé, qui ont bondi de 45% en juillet, pour atteindre leur plus haut niveau depuis deux ans lundi dernier. Par un logique effet de vases communicants, tous les produits du blé ont suivi, au premier rang desquels la farine. Elle s'est renchérie de 50% en trois semaines, passant de 130 euros la tonnes à 210 euros la tonne.
A la fin de la chaîne, les boulangers voient avec inquiétude cette valse des chiffres. Certains d'entre eux ont déjà acheté de la farine 25% plus chère. Et ceux qui n'ont pas négocié leur farine au plus serré ne tarderont pas à sentir passer cette tendance dans leur comptabilité.
Le marché répercutant les cours avec quelques retards, le prix du pain n'a pas encore augmenté. La baguette, indicateur de base, reste à 90 centimes. Mais une hausse de l'ordre de 20% n'est pas à exclure dans les prochaines semaines ou dès la rentrée de septembre. Le prix de la baguette risque de dépasser rapidement l'euro, voire 1,10 euro.
Grégoire Lecalot, avec agences
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