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La campagne continue, malgré Toulouse

La campagne électorale ne s’est pas arrêtée malgré les déclarations en ce sens de plusieurs candidats dont Nicolas Sarkozy. François Bayrou a été le premier à faire entendre sa différence dés hier, et aujourd’hui, plusieurs candidats ont continué d’avancer dans la campagne, même si le rythme a ralenti.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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Les parenthèses autour de la campagne électorale sont loin d’être étanches. Alors que Nicolas Sarkozy annonçait une suspension de sa campagne hier-soir, on s’aperçoit aujourd’hui que d’une manière plus ou moins active, plus ou moins ouverte, les candidats n’ont pas disparu du paysage de la campagne.

Sarkozy, un candidat très Président

Le chef de l’Etat se trouve aujourd’hui dans une situation particulière. Son statut implique sa présence auprès de ceux qui ont été directement frappés par la tragédie. Déplacement à Toulouse hier, présence en soirée dans une synagogue parisienne, déplacement ce matin dans une école pendant la minute de silence, présence cet après-midi à l’aéroport de Roissy pour se recueillir devant les dépouilles des quatre victimes de la tuerie de Toulouse qui seront rapatriées en Israël et présence demain aux obsèques des militaires tués à Montauban.

La fonction présidentielle lui donne une assise que nul autre candidat ne peut atteindre. "Nicolas Sarkozy a une crédibilité plus forte sur ces enjeux-là que François Hollande ", observe sur France Info le directeur de TNS Sofres Brice Teinturier.

Hollande, dans le sillage de Sarkozy   

Le candidat socialiste a certes annulé le meeting qu’il devait tenir ce soir à Rennes avec son ex-compagne Ségolène Royal. Il  n’empêche. Il a fait le déplacement de Toulouse hier, se trouvait dans la même synagogue que Nicolas Sarkozy hier-soir et sera demain à Montauban. Ce matin, François Hollande est également allé comme le candidat-président respecter une minute de silence dans une école du Pré-Saint-Gervais près de Paris. Il a été accueilli par quelques supporters qui n’ont pu s’empêcher de scander des "Hollande Président".

Par ailleurs ce matin, le socialiste n’a pas annulé sa présence à la matinale de RMC. L’occasion pour lui d’ailleurs de commenter et d’approuver certaines déclarations de François Bayrou qui dénonçait hier "le degré de violence de stigmatisation dans la société française".       

Bayrou, premier à se singulariser

Le candidat du MoDem a été le premier à se démarquer hier en affirmant qu’il n’était pas question pour lui de mettre la campagne entre parenthèse. Le candidat du MoDem a maintenu son déplacement à Grenoble hier-soir et a critiqué certaines polémiques récentes nées dans la classe politique et qui pourrait alimenter les haines. Aujourd’hui, François Bayrou réaffirme que "ce n’est pas avec une parenthèse qu’on mettra un terme" (à l’intolérance).

Mélenchon en "résistance", Arthaud virulente  

Après une déclaration très solennelle hier, Jean-Luc Mélenchon a lancé aujourd’hui : "Poursuivre la campagne, c'est un acte de résistance morale, intellectuelle et affective" . Son agenda n’a pas été modifié. Le candidat du Front de gauche s’est rendu cet après-midi à Massy pour un déplacement sur le thème des services publics.

Quant à Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière n’hésite pas à qualifier de "comédie" les appels à une "union nationale" . "Ma compassion et ma solidarité à l'égard des proches des victimes ne créent pour autant aucune +solidarité nationale+ avec Marine Le Pen, Sarkozy, Guéant et bien d'autres" , a-elle souligné.

Le silence de Marine Le Pen

Enfin, Marine Le Pen, qui déclarait hier que dans de tels moments, "il n'y a plus de politique, il n'y a plus de campagne. Il n'y a plus de droite, il n'y a plus de gauche" , la candidate du Front nationale est restée muette aujourd’hui.

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