L'université de La Rochelle jette des livres
Les livres à la
poubelle. C'est un drôle de manège qui a alerté Elise, étudiante en première
année d'histoire : "On était en cours et on voyait des gens revenir
avec des livres, on a été voir dehors et on a trouvé une benne de la
bibliothèque remplie de livres".
Alors la jeune fille
veut se servir, avant que les livres ne soient mis au recyclage, mais les employés
de la bibliothèque lui expliquent alors qu'elle et ses amis sont hors la loi,
que ces livres appartiennent à l'Etat et qu'il est interdit de les donner.
Ce que confirme le
directeur de la bibliothèque universitaire, interrogé par France bleu La Rochelle.
Il parle d'une "pratique tout à fait professionnelle dans les
bibliothèques, qui est de réviser les collections et se justifie : "Nous
faisons des tris de documents, nous en conservons certains parce qu'il y a un
intérêt et pour d'autres nous les éliminons parce qu'ils sont obsolètes, qu'ils
sont en mauvais état, qu'ils sont devenus inutiles. C'est ce que font toutes
les bibliothèques du monde entier" .
Parmi les livres
concernés, des manuels scolaires qui ont été réédités, le directeur explique "qu'il
n'est pas utile de garder toute les éditions, ou alors on garde un exemplaire
des éditions précédentes. On jette aussi des collections de revues anciennes,
auxquelles nous donnons maintenant accès aux étudiants sous forme
numérique" . Le responsable évoque aussi une explication presque
déontologique : "on a la responsabilité de ne pas mettre en
circulation des documents qui nous paraissent périmés ".
Les livres ne peuvent
pas être donnés
aux étudiants
Ce nettoyage a lieu deux
fois par an à La Rochelle : "Ca fait 2.000 à 3.000
livres par an, mais on en achète plus que ça ",
explique Olivier Caudron, "d'ailleurs, chaque année, le volume global
de la collection augmente, on est à 120.000
livres dans la bibliothèque universitaire".
Au delà de la démarche
de tri, les étudiants ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas autorisés à
se servir dans ses livres qui sont jetés. "C'est du gâchis!" ,
s'exclame une étudiante.
Le directeur de la
bibliothèque, lui, explique qu'il ne fait que se conformer à la loi : "Le
code général de la propriété des personnes publiques rappelle que des biens
publics ne peuvent pas être donnés à des particuliers, les personnes qui
viendraient se servir dans ces documents destinés à être détruits peuvent être
accusés de vol" .
Il est pourtant possible
de vendre ses documents, en passant par l'administration des domaines, ou
encore de les donner à des associations à but humanitaire ou social. C'est déjà
le cas pour deux établissements pénitentiaires dans la région, qui récupèrent
quelques ouvrages, ce qui permet "d'envisager une seconde vie pour
certains documents", selon le responsable de la bibliothèque.
Cette procédure pourrait
être étendue à d'autres associations, mais la procédure est lourde, il faut
signer des conventions : "On n'a pas forcément le temps d'organiser
tout ça dans l'urgence" , précise le directeur, "mais nous
sommes dans cette perspective" .
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