L'UFC-Que Choisir dénonce le business des obsèques
A quatre jours de la Toussaint, les entreprises de pompes funèbres n'ont plus la cote. Sept Français sur dix jugent le coût des obsèques “trop cher”, selon un sondage réalisé en février 2007 par l'institut LH2 pour le numéro deux du secteur en France, Roc-Eclerc.
Un résultat qui n'étonne pas l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Dans une enquête publiée aujourd'hui, elle dénonce les pratiques “funestes” des entreprises de pompes funèbres. Citant des chiffre de l'Insee, UFC-Que Choisir rappelle que le prix des obsèques a augmenté de 34% en dix ans, “le double de l'augmentation du coût de la vie”, gronde le président de l'association, Alain Bazot. “Le coût moyen des obsèques est autour de 3.900 euros”, rapelle-t-il.
Dans son enquête menée dans près de 590 entreprises de pompes funèbres sur 82 départements, l'association relève d'autres “dérives” : refus d'établir un devis ou devis incomparables, prestations imposées en sont quelques exemples. Tout aussi étonnant, des variations “faramineuses” entre différentes entreprises, pour une même prestation : “ les devis établis à partir d'une demande identique peuvent varier de 1.586 euros à 10.248 euros ”. Sur une prestation comme le maître de cérémonie, l'association a relevé des différences de 713%.
Défaut de loyauté
UFC-Que Choisir estime que les entreprises cherchent à profiter du moment difficile que traversent les familles. “Face à cela, on serait en droit d'exiger des professionnels la plus grande des loyautés, mais celle-ci n'est pas au rendez-vous”, tonne-t-il.
Autre problème, celui des assurances obsèques. Il arrive que le défunt ait souscrit un contrat, mais la famille l'ignorant, elle doit payer l'ensemble des prestations.
Face à ce réquisitoire, les professionnels du secteurs s'étonnent. “Qu'il y ait des différences de prix, c'est une certitude”, admet Nelly Chevallier-Rossignol, déléguée générale de la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie (CPFM), qui représente 70% des opérateurs funéraires. Mais pour elle, certains chiffres de l'association sont “exorbitants”. “Il faudrait auditer l'auditeur”, grince Michel Minard, directeur général adjoint d'OGF, qui chapeaute les pompes funèbres de France. Il admet tout de même une augmentation des coûts “de 3% par an”. “On a une évolution des services qui sont demandés par les familles”, plaide-t-il.
Grégoire Lecalot, avec agences
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