L'hommage solennel de la Nation au dernier poilu
Il avait très longtemps refusé tous les honneurs. Puis il avait finalement cédé. Pas trop le choix ; la Nation voulait célébrer comme il se doit le dernier de ses combattant de la Grande guerre. Lazare Ponticelli était le dernier poilu, lui, l'Italien, qui avait menti sur son âge pour rejoindre la Légion étrangère - il n'avait que 16 ans en 1914 - est décédé mercredi dernier, à l'âge de 110 ans.
_ Il avait donc cédé. Et bien voulu de ces obsèques nationales qu'on lui proposait. A condition ce soit “sans tapage ni grand défilé”, et que l'hommage englobe “tous ceux qui sont morts, hommes et femmes”. Parole respectée.
Les obsèques religieuses se sont déroulées ce matin, à 11h30, en l'église Saint-Louis des Invalides, “l'église des soldats” comme on dit. En présence du chef de l'Etat, du Premier ministre et des ministres de la Défense français et italien.
A 13h, les honneurs militaires ont rendus à Lazare Ponticelli, dans la cour d'honneur des l'Hôtel des Invalides, le lieu traditionnel des cérémonies militaires.
_ A l'issue de la cérémonie, il devait être inhumé dans l'intimité, au caveau familial d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, conformément à ses dernières volontés.
Une seconde cérémonie a eu lieu en début d'après-midi dans la cour du Dôme de l'Hôtel national des Invalides.
Sous le dôme, qui abrite le tombeau de Napoléon et celui du maréchal Ferdinand Foch, généralissime des armées alliées à la fin de la Grande guerre, Nicolas Sarkozy a déposé une gerbe au pied d'une plaque fraîchement terminée.
La plaque rend hommage aux 8,5 millions de morts de la guerre : “Alors que disparaît le dernier combattant français de la Première guerre mondiale, la Nation témoigne sa reconnaissance envers ceux qui ont servi sous ses drapeaux en 1914-1918. La France conserve précieusement le souvenir de ceux qui restent dans l'Histoire comme les Poilus de la Grande guerre. ”.
A 18h, la municipalité du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), où vivait Lazare Ponticelli, lui rendra un dernier hommage ainsi qu'à tous ses camarades morts pour la France, lors d'une cérémonie identique à celles auxquelles le dernier poilu tenait à participer chaque année le 11 Novembre.
Guillaume Gaven avec agences
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