L'hiver 2008-2009 a provoqué une hausse de la mortalité
Beaucoup en ont fait l'expérience ces derniers mois : l'hiver 2008-2009, dont l'Europe sort difficilement, aura été particulièrement rude. Pour une fois, les chiffres des scientifiques viennent confirmer l'impression populaire.
Selon une première estimation publiée aujourd'hui par l'Institut de veille sanitaire (InVS), 6.000 personnes de plus qu'habituellement seraient mortes sur les six premières semaines de 2009 : “depuis le début de l'année 2009, une hausse des effectifs de décès est enregistrée comparativement aux trois années précédentes et concerne plus particulièrement les personnes les plus âgées (85 ans ou plus)”, selon les données publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'institut.
_ Un phénomène analogue avait été observé en 2005.
Vague de froid de janvier
La forte vague de froid qui s'est abattue sur la France début janvier fait figure de principale accusée. Plusieurs autres facteurs sont venu se greffer sur cette chute des températures : “la pathologie respiratoire infectieuse a été très présente chez les personnes âgées” depuis le début décembre 2008, expliquent les chercheurs. Si la grippe elle-même n'a pas été plus grave que lors d'une année habituelle, elle a semble-t-il touché une part plus importante de la population.
_ Les régions Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Languedoc-Roussillon et Poitou-Charentes apparaissent les plus touchées.
Les événements climatiques ou épidémiques, outre leur effet direct sur la
mortalité, “peuvent entraîner une déstabilisation de l'état général pouvant conduire au décès chez les personnes les plus vulnérables”, soulignent les chercheurs.
La France n'a pas été la seule à traverser un hiver rude. Plusieurs pays européens (Royaume-Uni, Danemark, Suède et Portugal) ont en effet signalé des situations analogues.
_ Et ce bilan pourrait s'alourdir car l'étude publiée par l'InVS ne porte que sur 70% des décès et elle ne permet pas quantifier leur nombre total.
Grégoire Lecalot, avec agences
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