Valls limoge le directeur de la PJ parisienne
"*Je
regrette qu'il ait commis cette faute, parce que c'est une faute, c'est une
faute de déontologie d'avoir choisi d'informer l'ancien ministre de
l'Intérieur ", a commenté Manuel Valls mercredi sur Europe 1 en annonçant le limogeage de Christian Flaesch. Le ministre de l'Intérieur a
rendu hommage au patron de la PJ parisienne, "un grand flic, c'est un
très grand professionnel".*
A l'origine
de cette affaire, les révélations du Monde le 9 décembre
dernier. Selon le journal, le directeur de la police judiciaire
parisienne avait prévenu fin novembre Brice Hortefeux qu'il allait être
convoqué en tant que témoin dans l'enquête sur le financement de la campagne de
Nicolas Sarkozy en 2007. Sans savoir que l'ex-ministre de l'Intérieur était
placé sur écoute dans un dossier distinct. L'appel avait donc été enregistré et
transmis à un juge d'instruction parisien.
Remplacé par Bernard Petit
Mercredi matin, Manuel Valls avait aussi indiqué que "le choix (de son remplaçant) est fait " mais sans donner de timing pour l'annonce. Le nom a finalement été rendu public à la mi-journée par le ministère de l'Intérieur. Il s'agit de Bernard
Petit, 58 ans, actuel numéro 3 de la direction centrale
de la police judiciaire (DCPJ).
Christian Flaesch "sera appelé à d'autres fonctions après plus de six ans passés à la tête du 36 Quai des Orfèvres", a aussi précisé l'Intérieur dans son communiqué.
Cabale, manipulation, instrumentalisation...
Mais les
policiers du 36 Quai des Orfèvres ne sont pas naïfs sur ces changements. Christian Flaesch était en effet pressenti pour devenir
dans quelques jours le directeur central de la police judiciaire, autrement dit
le numéro 1 de la PJ en France.
Un poste finalement attribué ce mercredi à Mireille Ballestrazzi qui était, jusque-là, la directrice d'Interpol.
C'est donc sur fond de guerre de succession
pour ce poste convoité que sont sorties les informations du Monde . La manœuvre
est évidente, estime donc un proche de Christian Flaesch.
Le patron du 36 était
jusqu'alors très apprécié par Manuel Valls au point d'être un des seuls grands
flics nommé par Sarkozy à avoir survécu au changement de majorité.
Pour l'UMP, la gauche se "débarrasse" de Christian Flaesch
La PJ
parisienne était parvenue à montrer qu'elle ne cédait pas aux pressions
politiques en menant des enquêtes très sensibles comme l'affaire
Bettencourt ou le dossier Tapie.
Christian Flaesch ferait aussi les frais
de l'entrée en politique de son ancien patron et ami Frédéric Péchenard qui
vient de se lancer dans la bataille des municipales à Paris avec l'étiquette
l'UMP.
Pour Bruno Beschizza, secrétaire
national à la sécurité à l'UMP, cela ne fait aucun doute : la gauche se "débarrasse" de Christian Flaesch. Ce dernier a été "mis en poste sous Nicolas Sarkozy. La faute qui a été dévoilé par la presse arrive à point nommé pour s'en débarrasser. "
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