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Une prothèse PIP sur deux retirée en France

Un an après la décision de rembourser le retrait des prothèses PIP, près de la moitié des 30.000 prothèses mammaires ont été retirées. Ces prothèses, qui contiennent du gel frauduleux, continuent de susciter l'inquiétude chez les femmes concernées.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

Fin octobre 2012, 14.300 femmes s'était fait retirer leur
implant PIP. La plus grande partie à titre préventif. Depuis la fin de l'année 2011, l'opération est intégralement
remboursée. Une décision radicale motivée par les risques élevés de ruptures.
Le cancérologue Dominique Maraninchi – directeur de l'agence des produits de
santé – souligne toutefois que rien n'indique un risque accru de cancer ou de lymphome.

La fragilité de ces implants est attestée par une étude
française qui montre un taux de rupture de 13% au bout de quatre ans. D'autres
études réalisées notamment au Royaume-Uni et aux Pays Bas évoquent un taux de
rupture quatre fois plus élevé que la normale, de 25 % à 30% au bout de dix
ans. Un chirurgien plasticien évoque des réactions inflammatoires locales
lorsque que l'implant est rompu dû, semble-t-il à un "gel non-conforme"

Des pathologies en raison du stress

Un an après, les risques sur la santé n'ont pas vraiment
évolué mais la politique de retrait sera poursuivie souligne Dominique
Maraninchi car "cela reste une précaution raisonnable". Néanmoins, pour
les femmes porteuses de ce type de prothèses, la situation reste problématique
et l'inquiétude demeure.

Murielle Ajello, la présidente du Mouvement des femmes porteuses
d'implants et de prothèses, affirme que de nombreux témoignages lui sont
parvenus. Elle note "un grand nombre de pathologies apparues chez les
femmes"
en raison, notamment, du stress et de l'angoisse générés par ces
prothèses. Ainsi, même les femmes explantées ne vont pas bien quand elles ont
eu des ruptures redoutant "que le gel se soit répandu dans leur
organisme".

Par ailleurs, même si le retrait des prothèses PIP et les
examens de surveillance sont remboursés, la pose de nouveaux implant ne l'est
pas – sauf en cas de chirurgie réparatrice après un cancer. Par ailleurs, ces
remboursements ne prennent pas en compte les nombreux dépassements d'honoraires
dans ce secteur.

Dans cette affaire, Jean-Claude Mas, le fondateur de la
société de prothèses mammaires PIP a passé huit mois en détention avant d'être remis
en liberté sous contrôle judiciaire fin octobre
. Un
premier procès pour "tromperie aggravée"
doit se tenir au
printemps 2013 à Marseille. 

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