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Une plainte déposée contre l'Inra après la mort d'une chercheuse due à la maladie de Creutzfeldt-Jakob

La jeune femme est morte lundi. Le 31 mai 2010, elle s'était coupé le doigt en manipulant un échantillon infecté. Selon l'un des avocats des plaignants, "il n'y a absolument aucun doute sur le lien direct entre la blessure qu'elle a subie en 2010 et son décès aujourd'hui". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'institut national de recherche agronomique (Inra), le 23 juin 2015 à Jouy-en-Josas (Yvelines).  (THOMAS SAMSON / AFP)

La famille d'une jeune chercheuse, morte lundi 17 juin de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, a porté plainte pour "homicide involontaire" contre l'Institut national de recherche agronomique (Inra), où elle avait travaillé et où elle aurait été contaminée en 2010.

La plainte, transmise au parquet de Versailles et consultée par l'AFP vendredi, dénonce des "manquements à la sécurité" au sein de l'unité de recherche en virologie et immunologie moléculaire à Jouy-en-Josas (Yvelines). La chercheuse y a travaillé sur les maladies dites à prions, dont fait partie Creutzfeldt-Jakob. La famille a porté plainte pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui", ont indiqué ses avocats Marc et Julien Bensimhon, confirmant une information de Mediapart. Le parquet a confirmé avoir reçu cette plainte et précisé examiner l'opportunité d'ouvrir une enquête.

L'Inra a fait part à l'AFP de sa "très grande tristesse" après l'annonce de la mort de la chercheuse. L'institut a confirmé qu'elle avait "eu un accident de service en 2010 lors d'une expérimentation au sein du laboratoire" et estimé qu'il était dès lors "essentiel de comprendre les causes de la maladie".

Un laboratoire "pas aux normes", selon la plainte

La jeune femme, qui a travaillé à l'Inra de 2009 à 2012, est morte à l'âge de 33 ans de cette maladie très rare qui touche le cerveau, forme humaine de la "maladie de la vache folle". Le 31 mai 2010, elle s'était coupé le doigt en manipulant un échantillon infecté, un incident alors reconnu comme un "accident de service", selon la plainte. "Il n'y a absolument aucun doute sur le lien direct entre la blessure qu'elle a subie en 2010 et son décès aujourd'hui", a affirmé à l'AFP Julien Bensimhon.

La famille a souhaité porter plainte parce qu'il y a eu énormément de manquements en matière de sécurité. Elle n'aurait pas dû être piquée, contaminée, si les procédures de sécurité avaient été respectées.

Julien Bensimhon, avocat

à l'AFP

Selon la plainte, le laboratoire "n'était pas aux normes", la jeune femme n'avait "pas été formée aux risques", ne portait pas "d'équipements de sécurité adéquats" et n'a pas eu de suivi médical. Elle aurait notamment dû porter "des gants anti-coupures" et non "en latex", et elle n'a été décontaminée qu'"environ 20 minutes" après avoir été blessée, peut-on lire dans la plainte.

"Il s'agirait d'un cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob nouveau variant", a précisé l'institut de recherche dans sa brève déclaration écrite à l'AFP, en soulignant que les autorités sanitaires (Santé publique France) poursuivent aussi des "investigations" sur ce cas. L'institut a transmis à la famille et aux autorités sanitaires "les pièces qui lui étaient demandées" et s'est engagé à la "transparence": "Tous les éléments relatifs à l'accident et aux mesures de sécurité seront communiqués aux autorités sanitaires et à la justice", assure l'Inra. L'institut va également "contribuer" à une mission confiée par la ministre de la Recherche à l'Inspection générale de l'éducation nationale et à l'Inspection santé et sécurité au travail, visant à évaluer "les mesures de sécurité dans les laboratoires de recherche sur les prions".

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