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Une handicapée en justice pour une place d'hébergement

TEMOIGNAGE | Le tribunal administratif de Pontoise a examiné vendredi à la demande de ses parents, le cas d'Amélie, une jeune handicapée mentale de 19 ans. Ils réclament une place dans un établissement spécialisé qu'ils cherchent désespérément depuis un an. Ils ont attaqué en référé l'Agence régionale de santé. Une procédure sans précédent. France Info a rencontré ce couple, épuisé, qui compte sur l'aide des juges.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est une
première. Le tribunal administratif de Pontoise (Val d'Oise) a examiné vendredi un référé-liberté d'une jeune femme lourdement
handicapée. Ses parents ainsi que l'union des associations de parents de
personnes handicapées (UNAPEI) ont attaqué l'Agence régionale de santé
(ARS) du Val d'Oise "au nom du droit à la vie". Ils réclament une place dans un établissement spécialisé pour Amélie, atteinte du
syndrome de Prader-Willi. Depuis un an, ses parents cherchent à l'inscrire dans un institut adapté mais vont
d'échec en refus.

"On est vraiment
fatigué (...) on ne voit pas comment on peut envisager une année
supplémentaire de cette façon" (la mère d'Amélie)

Amélie, 19 ans, est atteinte d'une
anomalie génétique qui a entraîné chez elle une forme d'autisme, un retard mental
et un important surpoids. Jusqu'à sa majorité, elle fréquentait un institut
spécialisé. Mais étant donné son âge et l'importance de son handicap, il est devenu
inadapté. Amélie est donc rentrée chez ses parents. Et depuis un an ils doivent
veiller sur elle absolument 24 heures sur 24.  

"On craint une détérioration de son état"

La jeune femme est de plus en
plus isolée selon sa mère Marie-Claire Loquet, "elle n'a plus de relations
sociales
" depuis qu'elle reste à la maison, "maintenant c'est difficile de la sortir ", confie-t-elle,  "tous ses troubles se
sont développés puisqu'elle n'a plus d'activité à l'extérieur
". 

"Il est urgent
qu'une solution soit trouvée pour Amélie, car on craint une détérioration de
son état de santé ou que la famille n'en puisse plus
", confie l'Unapei qui espère
créer un précédant. L'Union estime qu'en France, plus d'une "dizaine de
milliers
" d'enfants et d'adultes handicapés cherchent en vain un
hébergement spécialisé. Le tribunal de Pontoise rendra sa décision lundi prochain.

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