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Un meurtrier présumé arrêté... 17 ans après

Un gendarme a été interpellé dans la région de Nice dans l'enquête sur le meurtre d'une étudiante à Lille en 1995. 17 ans après les faits, donc. Il a été confondu par son ADN, et est passé aux aveux pendant sa garde à vue. Il doit être mis en examen ce vendredi.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Mikael Roparz Radio France)

C'est un meurtre resté impuni pendant 17 ans. Le 24 mai 1995, une jeune étudiante de 18 ans, Stéphane, est retrouvée étranglée dans sa baignoire, à Lille. La colocataire de la victime passe chez elle vers 17H30 pour récupérer des affaires à la veille d'un jour férié. La serrure est obstruée par une pièce métallique. Avec des amis et craignant un cambriolage, elle force la porte. La salle de bains est fermée à clefs. Au travers de la ventilation, elle aperçoit un pied. Les pompiers trouveront le corps de l'étudiante immergée aux trois quarts dans la baignoire.

Dès le départ, l'enquête piétine. Les policiers arrivés sur place pensent d'abord à un suicide ; il faudra attendre cinq jours pour que des enquêteurs plus chevronnés prennent le relais, et placent le lieu sous scellés. Seul indice : un poil pubien retrouvé sur la scène du crime.

Quatre juges d'instruction se succèdent. Le premier entend plus de 300 personnes en vain. Un étudiant est même mis en examen en 2007, avant d'être blanchi, faute de preuves. En mai 2009, 14 ans après la mort de leur fille, les parents de l'étudiante avaient lancé en vain un appel à témoins dans La Voix du Nord . Malgré le temps, le dossier n'est pas refermé ni par la police ni par la justice. 

Des analyses ADN vont faire avancer l'enquête

Il faudra finalement des analyses ADN pour élucider le mystère. A la demande de la famille de la victime, et compte tenu des progrès de la police scientifique, l'élément génétique du poil pubien est sorti des scellés et réexaminé. Les enquêteurs décident de revoir des personnes interrogées à l'époque et de refaire des prélèvements. Finalement, un suspect est confondu à Nice, un gendarme qui, à l'époque, était en poste à Lille et connaissait la victime (il était le beau-frère de sa colocataire). Son ADN correspond à celui du poil pubien.

Aujourd'hui adjudant-chef à la gendarmerie de Nice où il s'occupe d'informatique, il est passé aux aveux pendant sa garde à vue. Agé de 39 ans, marié et père de deux enfants, il doit être transféré dans la journée de vendredi à Lille, pour être présenté à un juge d'instruction. Qui devrait lui notifier sa mise en examen et son placement en détention.

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