Un ex-PDG accuse la Française des Jeux de tromperie
La répartition des tickets gagnants des jeux de grattage se fait par livrets. Or, dans trois
livrets sur quatre, il n'existerait qu'un seul gros lot, quelques gains dérisoires,
tous les autres seraient perdants. Sauf qu'une fois le gros lot remporté, les
autres tickets continueraient d'être vendus comme si de rien n'était. Cette version, c'est celle que soutient Robert Riblet depuis 2006. Toujours en guerre contre la Française des Jeux, l'ancien ingénieur
a été débouté au civil, faute de preuves.
"Des milliers de joueurs ont été lésés"
Aujourd'hui, l'attaque vient de Gérard Colé, un ancien PDG de la Française des Jeux. Il se dit "consterné " par
cette décision et c'est ce qui l'aurait décidé à parler. Selon l'ancien PDG de la Française des Jeux de 1989 à 1993, les arguments de Robert Riblet "sont fondés " et ce serait des milliers de joueurs qui auraient été "lésés ". La technique, dont il assure qu'il l'ignorait du temps où il était à la tête de l'entreprise, aurait en effet permis "de faire rejouer et de doper le chiffre d'affaires des
courtiers, des détaillants et de la FDJ ". Il accuse même certains buralistes
d'en avoir profité et d'avoir encaissé eux-mêmes les lots les plus importants.
Une affaire de vengeance ?
Mais une question se pose. Pourquoi Gérard Colé a-t-il gardé le silence jusqu'à maintenant ?
D'autant que Robert Riblet avait déjà sollicité son témoignage sans qu'il ne
donne suite. Il s'agirait, selon son avocat, d'une affaire de vengeance, après un
récent arrêt du Conseil d'Etat en sa défaveur en lien avec l'époque où il était
président de la FDJ. Quoi qu'il en soit, Gérard Colé se dit prêt à témoigner
devant les juges.
De son côté, la Française
des Jeux a annoncé jeudi après-midi,
par l'intermédiaire de ses avocats, le dépôt d'une plainte contre Gérard Colé pour "pressions exercées sur le cours de la justice". Ses déclarations "tendent à faire sciemment pression sur le juge d'instruction
saisi de l'information, laquelle devrait être clôturée très prochainement",
ont estimé dans un communiqué Me Thierry Herzog et
Me Joël Alquezar.
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