Cet article date de plus de neuf ans.

Un an de prison avec sursis pour un octogénaire qui a aidé sa femme à mourir

Jean Mercier a été condamné mardi à un an de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger. L'octogénaire était jugé à Saint-Etienne pour avoir aidé son épouse à mourir en 2011. Son avocat va faire appel.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Jean Mercier © PHOTOPQR/LE PROGRES)

Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne a rendu sa décision mardi : Jean Mercier, 87 ans, est condamné à un an de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger. En 2011, il avait aidé sa femme Josanne, 83 ans, à mourir. Dépressive depuis très longtemps et souffrant d'arthrose, elle lui avait demandé de l'aide pour décapsuler une quantité importante de médicaments et lui apporter un verre d'eau, pour qu'elle les avale. Jean Mercier a ensuite attendu qu'elle décède pour appeler un médecin.

Aucun regret

Face à la cour, l'homme de 87 ans a toujours assuré qu'il ne regrettait pas son geste. "Ce serait le cas si, au contraire, je ne l'avais pas fait." "La moindre douleur lui devenait insupportable, j'ai fait semblant de ne pas comprendre la première fois en lui apportant les médicaments normaux" , avait-il raconté lors d'une conférence de presse avant son procès.

L'avocat de Jean Mercier, Me Mickaël Boulay a dénoncé mardi "une décision aberrante"  . "Le tribunal a créé artificiellement le délit de suicide assisté, qui n'existe pas, sous l'appellation de non-assistance à personne en danger" . Il a indiqué qu'il allait faire appel de cette condamnation.

Faire évoluer la loi

Lui-même atteint de la maladie de Parkinson et d'un cancer de la prostate, Jean Mercier était soutenu par Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui est d'ailleurs venu assister à l'audience. L'octogénaire espère que sa situation permettra de faire évoluer les textes sur la fin de vie : "Ce qui m'importe, c'est que la loi change car la mort est un sujet qu'on n'ose pas aborder sereinement" , avait-il expliqué.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.