Turin : le premier maxi-procès de l'amiante à l'heure du verdict
C'est un verdict très attendu qui va tomber tout à l'heure à Turin. Celui du premier procès pénal du scandale de l'amiante en Europe. Plus de 6.000 parties civiles se sont constituées contre Stephan Schmidheiny, milliardaire suisse, ancien propriétaire du groupe Eternit en Suisse et Jean-Louis Marie Ghislain de Cartier de Marchienne, baron belge, ex-actionnaire et administrateur de la filiale italienne d'Eternit.
100.000 morts
L'accusation a requis 20 ans de prison contre eux pour avoir provoqué la mort de 3.000 personnes en Italie, en les exposant sciemment aux risques de l'amiante, passant par dessus toutes les règles de sécurité dans la manipulation de cette fibre, dont la dangerosité est pleinement connue depuis les années 50. Ils sont en outre accusés d'avoir provoqué une catastrophe écologique.
Plusieurs dizaines de victimes françaises de l'amiante ont fait le déplacement. L'ampleur de la catastrophe sanitaire est sensiblement la même dans les deux pays, mais la situation juridique y est totalement différente.
Si Eternit a été plusieurs fois condamné aux prud'hommes et devant les instances de la Sécurité sociale, la procédure pénale est au point mort. Les premières plaintes ont été déposées voici 16 ans, et il n'y a toujours aucun procès en vue.
Les parquets, indépendants en Italie, contrairement à leurs collègues français, sont l'objet de toutes les critiques, accusés d'obstruction. Pourtant, entre 1.200 et 1.500 personnes meurent chaque année, et on estime que l'amiante aura fait 100.000 morts en France entre 1995 et 2025.
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