Trois ans de prison ferme pour "le Madoff de l'Essonne"
Un ancien gestionnaire de patrimoine a été condamné pour avoir escroqué une quarantaine de personnes pour un montant de 7 millions d'euros.
Il est décrit comme "un séducteur flambeur aux multiples maîtresses". Mais aussi, désormais, comme un escroc. Pour avoir volé 7 millions d'euros à une quarantaine de personnes, François Gibiot, un ancien gestionnaire de patrimoine de l'Essonne, a été condamné, vendredi 24 mai, à trois ans de prison ferme. Les juges du tribunal correctionnel d'Evry ont assorti cette peine de deux ans de sursis et d'une obligation d'indemniser les victimes.
"C'est une peine normale et méritée", a réagi le condamné, surnommé "le Madoff de l'Essonne", qui a reconnu la totalité des faits. "J'ai pété complètement les plombs", a donné pour toute explication cet ancien employé de banque sans diplôme, devenu directeur d'agence à Savigny-sur-Orge (Essonne), puis gestionnaire de patrimoine. "Je ne pensais pas que le mal que j'ai pu faire allait prendre autant d'ampleur. J'en suis désolé, j'en suis honteux", a-t-il déclaré calmement à la barre.
Un magot dilapidé
Devant les enquêteurs puis les juges, François Gibiot a admis avoir mis en place, entre 1996 et 2009, une vaste escroquerie utilisant la technique pyramidale de Ponzi, rendue célèbre par le banquier américain Bernard Madoff, condamné en 2009 à 150 ans de prison. Après avoir établi le patrimoine de ses clients, il en ciblait certains à qui il proposait de faux placements à des taux d'intérêts allant jusqu'à 15%, rémunérés grâce aux sommes que lui confiaient de nouveaux clients.
Pendant toutes ces années, il a dilapidé l'argent ainsi détourné, offrant par exemple 400 000 euros à une prostituée albanaise, et un appartement à une autre jeune Albanaise devenue sa compagne. Une femme à qui il a fait croire que son épouse légitime était morte d'un cancer. A la barre, le prévenu a réfuté avoir caché une partie de son magot en Albanie. Mais ses victimes s'interrogent : "Il a des avocats brillants, je voudrais savoir comment il les paie", explique l'une d'elles.
Dans ses réquisitions, la substitut du procureur avait demandé une peine de quatre ans de prison, qualifiant les faits d'"inexcusables". "Il savait qu'en ne remboursant pas ses clients, il se retrouverait un jour en prison. Ce jour est arrivé", a-t-elle asséné.
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