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Toyota : licencié pour être allé aux toilettes pendant les vœux

Le tribunal des Prud’hommes de Valenciennes a examiné jeudi le cas d’un employé qui a été licencié après avoir été aux toilettes. En 2012, Ludovic s’est absenté pendant les vœux du président et a enlevé ses équipements de protection pour téléphoner. Toyota estime que c’est un abandon de poste.
Article rédigé par Rafaela Biry-Vicente
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Ludovic réclame 30.000 euros de dommages et intérêts et veut être réintégrer © Maxppp)

Aller aux toilettes est-il un motif de licenciement ? Jeudi, le tribunal des Prud’hommes de Valenciennes s’est penché sur l’affaire de Ludovic, un ancien employé de Toyota, renvoyé en octobre 2012 et qui demande 30.000 euros de dommages et intérêts. La décision a été mise en délibéré au 25 septembre prochain.

Pour Toyota ce licenciement est totalement justifié car cette absence, pendant le temps de travail, est considérée comme un "abandon de poste ". D'autant plus que cet ouvrier a déjà été sanctionné huit fois depuis 2004. La plupart de ces sanctions ont été contestées par son avocat, Me Dominguez. Il estime que Toyota a juste voulu se débarrasser d'un syndicaliste remuant qui l'avait fait condamner en Cour de cassation pour non-paiement d'indemnités transports. "Toyota a considéré mon client comme quelqu’un de nuisible parce qu’il voulait défendre des sommes qui étaient dues aux salariés. Tout est parti de là ", selon l’avocat. 

Blacklisté

Après cette condamnation de la Cour de cassation, Toyota a fait signer à Ludovic un accord de confidentialité dans lequel lui ont été proposés 7.500 euros pour partir de l'entreprise. Il a renoncé mais aujourd'hui, il n'arrive toujours pas à retrouver du travail. Il raconte par exemple qu’il avait trouvé un contrat d’un an et demi dans une entreprise mais qu'il a été annulé. "On m’a demandé les numéros de mon chef à Toyota ", confie-t-il à nos confrères de France Bleu Nord, "ils me mettront toujours des bâtons dans les roues. Je peux postuler n’importe où, ça ne marchera jamais ".

 

A Valenciennes, Rafaela Biry-Vicente, de France Bleu Nord, a rencontré l'employé licencié par Toyota

Alors Ludovic, que son avocat appelle "Don Quichotte," est bien déterminé à aller jusqu'au bout. "J’ai 900 euros d’indemnités chômage et il me reste quatre mois. Le but de Toyota est d’aller jusqu’en Cour de cassation en pensant que je npourrai pas me défendre mais je suis prêt à taper dans mes économies pour aller jusqu’au bout, pour que je sois réintégré ". L'ouvrier veut aussi écrire au ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, pour faire plier la multinationale et retrouver son poste.

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