Cet article date de plus de cinq ans.

Tariq Ramadan : la nouvelle demande de remise en liberté rejetée à cause de nouveaux éléments à charge

L’expertise judiciaire réalisée sur le téléphone de Tariq Ramadan confirme que des messages ont été échangés avec l'une des plaignantes, Christelle. Ce qui contredit les déclarations du théologien.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'islamologue suisse Tariq Ramadan, le 26 mars 2016, à Bordeaux (Gironde). (THIBAUD MORITZ / MAXPPP)

La demande de remise en liberté de Tariq Ramadan a de nouveau été refusée par les juges, a appris mercredi 26 septembre franceinfo de source proche du dossier. La raison de ce refus s'explique par les nouveaux éléments à charge contre le théologien suisse, retrouvés lors d'une expertise du téléphone de la victime présumée et qui contredisent les déclarations du théologien suisse.

Les nouveaux éléments retrouvés semblent bien confirmer les accusations de Christelle, une des trois victimes présumées de Tariq Ramadan, qui affirme que le théologien l'a frappée et violée le 9 octobre 2009 dans une chambre d'hôtel Hilton de Lyon.

400 textos échangés

Pour appuyer ses accusations, Christelle avait jusqu’ici produit aux enquêteurs une série de photos de l’écran de son téléphone portable où s’affichaient les messages échangés avant et après les faits. En tout, près de 400 textos ont été échangés entre les deux personnes entre le 31 août et le 15 décembre 2009. L’expertise judiciaire réalisée sur le téléphone de la victime présumée confirme l’existence et la nature des messages.

Le théologien y évoque le rendez-vous, donne également l’accès à sa chambre d’hôtel, traite par ailleurs la jeune femme de "chienne" et évoque après les faits "sa violence", lui demandant si "elle tout de même aimé ce qui s’est passé" avant de glisser un : "Tu n’as pas aimé... Je suis désolé." La jeune femme affirme avoir été frappée et physiquement humiliée par Tariq Ramadan dans cette chambre d'hôtel.

Le 18 septembre face aux juges, Tariq Ramadan avait affirmé n’avoir jamais envoyé ces messages, faisant référence à des messages antérieurs à ceux découverts sur le téléphone de Christelle.

La troisième demande de remise en liberté

L'islamologue a été mis en examen et incarcéré le 2 février pour "viol" et "viol sur personne vulnérable", après les plaintes de Christelle et d'Henda Ayari. Par ailleurs, une troisième femme, Mounia Rabbouj, l'accuse également de viols et l'islamologue a été placé sous le statut de témoin assisté dans ce volet.

Il s'agit de la troisième demande de remise en liberté déposé par l'avocat de Tariq Ramadan. Le théologien suisse de 56 ans est placé en détention provisoire depuis maintenant sept mois. Incarcéré à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes, dans le Val-de-Marne, Tariq Ramadan souffre d'une sclérose en plaques. Son traitement a jusqu'ici été jugé compatible avec la détention. L'islamologue suisse clame son innocence.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.