Affaire Tariq Ramadan : les juges d'instruction demandent l'expertise d'une robe d'une des plaignantes
Selon la plaignante qui a conservé le vêtement depuis 2013, l'islamologue y a laissé une tache de sperme au cours d’un des neuf viols dont elle l’accuse, selon les informations recueillies jeudi par franceinfo de source proche du dossier.
De nouveaux éléments pourraient obliger l'islamologue Tariq Ramadan, écroué depuis février dernier pour des accusations de viols, à faire évoluer sa stratégie de défense, selon les informations recueillies par franceinfo jeudi 19 avril de source proche du dossier.
Marie (prénom modifié), la troisième femme à avoir porté plainte contre Tariq Ramadan, a ainsi conservé depuis 2013 une petite robe noire dans un sac plastique, qu'elle a remise aux policiers. Les juges d'instruction ont demandé officiellement, mercredi 18 avril, l’expertise de ce vêtement dos nu, taille XS, de marque Zara. Selon Marie, Tariq Ramadan y a laissé une tache de sperme au centre, au cours d’un des neuf viols dont elle l’accuse.
Stratégie de défense
Cette robe pourrait contraindre le prédicateur suisse de 55 ans à faire sérieusement évoluer sa défense et à reconnaître au moins une relation extraconjugale, lui qui jusqu’alors contestait la moindre liaison et qui prône la sagesse dans le mariage dans ses écrits et ses conférences.
En plus des trois plaignantes françaises, une citoyenne américaine et depuis huit jours une citoyenne suisse ont engagé des poursuites contre l'islamologue, dénonçant également des viols.
Mais ce n'est pas suffisant pour désarmer le nouvel avocat de Tariq Ramadan. Me Emmanuel Marsigny va bientôt demander la remise en liberté de son client, mettant en avant son état de santé et son besoin de soins : l'islamologue souffre en effet de sclérose en plaques depuis 2006. Son état n'est cependant "pas incompatible avec la détention" sous réserve que l'intellectuel musulman puisse voir un kinésithérapeute, selon une expertise judiciaire rendue mercredi et que franceinfo a pu consulter.
L'avocat de l'islamologue estime par ailleurs que de plus en plus d’éléments mettent en doute les déclarations et la crédibilité des accusatrices. Il y a notamment cette amie de la première plaignante Henda Ayari qui a affirmé aux enquêteurs avoir rejoint cette dernière juste après sa nuit avec Tariq Ramadan et l’avoir trouvée toute à fait normale, joyeuse même, ne se plaignant d’aucune violence sexuelle.
Il y a aussi la photo de la deuxième plaignante, Christelle (prénom changé) qui a le visage tuméfié. Le cliché n'est pas daté.
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