Soupçons de favoritisme dans la construction du musée Soulages à Rodez
Selon "Midi libre", la police judiciaire de Toulouse enquête depuis plus d'un an sur le marché de la construction du musée.
Il a été inauguré en grande pompe par François Hollande, le 30 mai, et a accueilli 12 000 visiteurs les trois premiers jours de son ouverture. Mais le musée Soulages de Rodez (Aveyron) intéresse surtout la justice. La police judiciaire de Toulouse enquête depuis plus d'un an sur le marché de la construction de l'établissement. Selon Midi libre, jeudi 10 juillet, des soupçons de "favoritisme" et de "trafic d'influence" pèsent sur l'attribution de certains lots du marché.
Le procureur de la République de Rodez, Yves Delpérié, a confirmé avoir "ouvert le 18 mars 2013 une information judiciaire pour favoritisme, trafic d'influence, complicité et recel". Le quotidien régional précise que "de drôles d'écoutes téléphoniques" d'entrepreneurs du sud de la France avaient amené la police à enquêter.
"Un petit truc à donner"
Des policiers enquêtant depuis Bordeaux sur une affaire de corruption ont d'abord intercepté, en 2011, les conversations téléphoniques de différents entrepreneurs. Parlant du projet de musée Soulages, ils évoquaient "un petit truc à donner, un pourcentage", en contrepartie d'un appui.
Midi libre écrit que deux des entrepreneurs identifiés dans ces écoutes ont déjà été interrogés et ont affirmé qu'ils n'avaient pas donné suite à ces propositions. Un seul d'entre eux avait obtenu un lot du chantier à Rodez, selon le quotidien régional.
D'un coût de plus de 25 millions d'euros, le vaste musée public a été financé par la communauté d'agglomération du Grand Rodez, l'Etat, la région Midi-Pyrénées et le département de l'Aveyron. L'enquête doit établir si les moyens ainsi évoqués ont pu être utilisés pour l'octroi du chantier et si des commissions ont été versées en l'échange de l'obtention de contrats.
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