Rixe d'Echirolles : dix accusés condamnés à des peines de 8 à 20 ans de réclusion, deux acquittements
Les douze accusés étaient jugés à huis clos depuis le 2 novembre pour le double meurtre de Kevin, étudiant en master de 21 ans, et Sofiane, éducateur de 22 ans, dans un parc d'Échirolles, près de Grenoble, le 28 septembre 2012.
La cour d'assises de l'Isère a condamné, samedi 12 décembre, dix des douze accusés des meurtres de Kevin et Sofiane en 2012 à Échirolles (Isère) à des peines allant de 8 à 20 ans de réclusion criminelle, et acquitté deux autres.
Le ministère public avait requis des peines de 10 à 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre des accusés, âgés de 19 à 24 ans, dont deux mineurs au moment des faits. La peine la plus lourde, 20 ans, a été prononcée à l'encontre d'Ilyes Tafer, accusé d'avoir porté des coups de couteau lors de la rixe, alors qu'il n'avait reconnu que des coups de poing.
Des verdicts rendus dans une atmosphère très tendue
Les verdicts ont été rendus dans une atmosphère très tendue. Ibrahim Camara, 24 ans, l'un des deux acquittés, a essuyé des insultes : "Tu étais là assassin !", a crié une proche d'un des condamnés, ce qui a provoqué l'évacuation d'une partie de la salle et une suspension d'audience. Gendarmes et policiers sont alors intervenus dans le box, il y a eu quelques échanges de coups entre forces de l'ordre et des accusés. L'audience a repris une dizaines de minutes après, pour égrener la suite des condamnations, avec les mêmes réactions très vives. "Vous faites de nous des assassins mais ceux qui ont tué vos fils ont été acquittés", a crié un des détenus, une fois les peines prononcées.
Les douze accusés étaient jugés à huis clos depuis le 2 novembre pour le double meurtre de Kevin, étudiant en master de 21 ans, et Sofiane, éducateur de 22 ans, dans un parc d'Échirolles, près de Grenoble, le 28 septembre 2012. Kevin avait été frappé de huit coups de couteau, dont un mortel au poumon, tandis que Sofiane avait été poignardé à 31 reprises, dont neuf fois dans le dos, et frappé au crâne avec un marteau. Il était décédé le lendemain de multiples hémorragies internes.
"La cour d'assises de l'Isère a très mal fait. Dans cette affaire, elle a été influencée, guidée, soumise à la pression de l'opinion publique, peut-être des pouvoirs politiques. Elle a jugé n'importe comment. Une fois de plus la justice nous montre que l'émotion prime le droit", a tonné Me Bernard Ripert, l'avocat de deux accusés, les frères Camara. Ibrahim Camara a été acquitté alors que son frère Youssef a écopé de 14 années de réclusion. "Ce verdict est inacceptable ! Je fais appel dès cet instant", a ajouté Me Ripert.
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