Repas halal en prison : le ministère de la Justice fait appel
Le ministère de la Justice n'est pas favorable aux
repas religieux en prison, il y est même "hostile ", selon la
directrice de l'administration pénitentiaire Isabelle Gorce. Ce vendredi, le
ministère a fait appel d'une décision du tribunal administratif de Grenoble.
Début novembre, les magistrats isérois avaient enjoint le centre pénitentiaire
de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), de servir des repas halal à un des détenus
qui lui demandait. Le principe de laïcité "impose que la République garantisse
le libre exercice des cultes " et ne fait donc "pas obstacle à ce que
les détenus de confession musulmane se voient proposer des menus comportant des
viandes respectant les rites confessionnels de l'islam ", avaient-ils
estimé.
Mais selon Isabelle Gorce, cette décision ne doit pas faire
jurisprudence. "La situation telle qu'elle est préserve parfaitement la
liberté et l'exercice du culte ". a jugé la directrice, soulignant que
l'administration "conteste l'analyse du tribunal qui semble considérer
qu'on sert du halal (ailleurs que dans cette prison). Mais c'est faux, on ne
sert pas de halal, ce que l'administration pénitentiaire propose ce sont des
repas sans porc, ou végétariens ".
Pas conçu pour des repas
religieux
Elle explique également
que "en cantine (service d'achats payants, ndlr), les détenus peuvent
acheter des produits halal et il y a une troisième possibilité via les aumôniers
à l'occasion des grandes fêtes " religieuses.
"Non seulement nous
y sommes hostiles (aux repas religieux), mais nous pensons que c'est impossible
à mettre en œuvre dans les établissements pénitentiaires. Ce serait extrêmement
compliqué dans tout le système de la chaîne alimentaire actuelle des
établissements qui ne sont absolument pas conçus pour servir des repas qui
obéissent à des rites confessionnels, halal ou casher. Nos cuisines ne sont
absolument pas pensées pour segmenter de cette manière le service des
repas ", a expliqué Isabelle Gorce.
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