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Réforme pénale : les magistrats sont sceptiques

Les syndicats de magistrats ont fait part de leur scepticisme, quelques heures après que la ministre de la Justice eut levé le voile sur certaines dispositions de sa réforme pénale, qui sera présentée à la rentrée en Conseil des ministres. Le syndicat de la magistrature (SM) et l'Union syndicale des magistrats (USM) sont prudents et attendent d'en savoir plus sur ces "peines de probation". 
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Jean-Paul Pélissier Reuters)

Christiane Taubira a levé le voile samedi sur quelques mesures contenues dans sa réforme pénale, qui sera présentée aux ministres à la rentrée. La Garde des Sceaux a annoncé, lors de son discours aux militants socialistes réunis à La Rochelle pour leur université d'été, la fin des peines plancher et surtout, la création d'une peine de probation hors prison pour les condamnations inférieures à cinq ans.

"La probation existe depuis 1958

Pour l'Union syndicale des magistrats (USM), rien de neuf sous le soleil. "Une peine de probation comprend des mesures d'assistance, de contrôle, de surveillance. [...] Et cette probation existe depuis 1958 ", rappelle Marie-Jane Ody, la secrétaire nationale de l'USM. Par ailleurs, ces peines exécutées hors des murs de la prison posent un problème, estime la magistrate. "Si la personne viole cette peine de probation, si elle ne la respecte pas, qu'est-ce qu'il adviendra? Ce sera une nouvelle procédure? [...] Alors que les tribunaux sont déjà complètement engorgés... Pour nous, à l'USM, ça ne nous paraît pas un progrès considérable ", estime la secrétaire nationale. 

"Dans le bon sens "

"Ce n'est pas une surprise ", explique de son côté la présidente du Syndicat de la magistrature (SM), qui se dit aussi "satisfaite " de cette annonce. Mais "la question sera de voir quel va être le sort réservé à cette nouvelle peine ", poursuit Françoise Martres. "Est-ce qu'elle va se rajouter à tout ce qui existe déjà, ou est-ce qu'elle va venir remplacer d'autres peines ? "

"Nous pensons qu'il faut une réforme globale de la justice pénale ", explique la magistrate, et des moyens pour la mettre en oeuvre. "Rajouter une peine sur une peine ne sert pas à grand chose. Pour que cette peine ait un vrai sens, il faut donner les moyens aux conseillers de probation pour pouvoir assurer cet encadrement ." Le SM estime que cette annonce va "dans le bon sens, reste à voir ce que sera le contenu exact de la réforme pénale ".

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