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Quatre mois avec sursis pour avoir distribué des cookies au cannabis
Un étudiant de 21 ans en avait fait consommer, à leur insu, à un enseignant et à quatre camarades.
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Le parquet avait requis six mois de prison avec sursis. Les juges ont été plus cléments, jeudi 2 mai, en condamnant à quatre mois avec sursis un étudiant de 21 ans accusé d'avoir distribué des gâteaux fourrés au cannabis à un enseignant et à quatre camarades, à leur insu. Cette peine est assortie par le tribunal d'Arras (Pas-de-Calais) de l'obligation d'accomplir 180 heures de travaux d'intérêt général dans un délai de dix-mois mois, et d'une obligation de soins.
Le 19 mars dernier, le jeune homme, étudiant d'un IUT du centre de la France, se rend à Cambrai (Nord) pour un concours interuniversitaire, en compagnie d'un groupe d'élèves et de professeurs. Lors d'un arrêt à Arras en raison d'un problème de train, l'étudiant distribue des cookies au cannabis confectionnés par ses soins, selon lui uniquement pour sa consommation personnelle.
"Après avoir déjà mangé deux cookies pendant le trajet, je ne savais plus ce que je faisais", a-t-il expliqué à l'audience. Rapidement, quatre élèves sont pris d'un malaise au restaurant, ainsi qu'un professeur qui s'évanouit, après des "hallucinations conséquentes", selon le rapport médical. Les malades en seront quittes pour une nuit à l'hôpital et l'impossibilité de présenter le concours interuniversitaire qu'ils préparaient depuis deux ans.
"Cinq joints par jour"
Dès l'arrivée des secours, le pâtissier improvisé avoue la présence de drogue dans la pâte et remet un sachet de cannabis à la police. "Etant consommateur, je ne pensais pas que les effets dureraient aussi longtemps", a-t-il reconnu, expliquant qu'il fumait à l'époque "cinq joints par jour" depuis un an, perturbé par l'éloignement avec sa famille, installée dans le Nord-Pas-de-Calais.
"La concentration du principe actif du cannabis varie énormément, de 1 à 25%. C'est passer d'un cidre à un apéritif bien tassé", a souligné le procureur. "J'ai porté préjudice à mon équipe (...). Je me suis rendu compte de la bêtise du cannabis", a assuré le jeune homme, qui a spontanément demandé l'aide d'un médecin pour arrêter sa consommation. Dénonçant l'effet "boule de neige" du dossier en raison de son caractère "croustillant", son avocate, Anne Champagne, a demandé qu'il ne soit pas jugé "avec la sévérité d'un dossier de stupéfiants". "Les faits et sa personnalité ne le méritent pas. Personne ne s'est constitué partie civile", a-t-elle noté, soulignant "l'émoi" de ses professeurs quant à la mésaventure d'un étudiant plutôt bien noté par ailleurs.
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