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Propos anti-Roms : Bourdouleix condamné en appel à 3.000 euros

La Cour d'appel d'Angers a confirmé et aggravé la condamnation prononcée en première instance contre Gilles Bourdouleix. Le maire de Cholet écope d'une amende de 3.000 euros ferme (contre du sursis en janvier) pour avoir dit en juillet dernier à propos des gens du voyage qu'Hitler "n'en avait peut-être pas tué assez".
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, a tenu des propos sur Hitler et les gens du voyage l'année dernière © Maxppp)

Condamnation aggravée. Ce mardi, la cour d'appel d'Angers a condamné Gilles Bourdouleix à 3.000 euros d'amende ferme pour "apologie de crime contre l'humanité". En janvier dernier, en première instance, Gilles Bourdouleix avait été condamné à 3.000 euros avec sursis, mais il avait fait appel. Il refuse également la condamnation de ce mardi.

Son avocat annonce qu'il se pourvoit en cassation. "Je constate que la cour reste clémente puisqu'elle prononce une simple pleine d'amende mais mon client n'est pas innocenté. Nous sommes sur un long chemin judiciaire et nous allons donc nous pourvoir en cassation ", a indiqué son avocat, Pierre Brossard.

 

"En exprimant publiquement, et à voix suffisamment audible pour être enregistrée (...) son regret que le crime contre l'humanité exercé par les autorités allemandes contre les gens du voyage durant la Seconde Guerre mondiale n'ait pas été mené assez loin, le prévenu a bien fait une telle apologie" (le jugement de la cour d'appel d'Angers)

La Cour d'appel d'Angers est donc plus sévère, même si elle est bien en-deçà de la sanction maximale prévue par la loi : cinq ans de prison et 45 000 euros d'amende. La sanction des juges d'appel est ,en fait, conforme aux réquisitions de l'avocat général. Car, en avril dernier, l'avocat général avait requis une amende comprise entre 750 et 5.000 euros, estimant que les propos tenus par Gilles Bourdouleix face aux gens du voyage étaient "un dérapage verbal intolérable ".

SOS Racisme se félicite du jugement

Ses propos avaient été tenus le 21 juillet 2013, sur un terrain agricole qu'occupaient illégalement des gens du voyage. Gilles Bourdouleix était venu les voir. Une altercation avait éclaté. L'élu avait été la cible de saluts nazis, et il avait glissé à un journaliste "qu'Hitler n'en avait peut-être pas tué assez ". Des propos que Gilles Bourdouleix n'a jamais regrettés. 

►►► A ECOUTER | L'enregistrement des propos de Gilles Bourdouleix

Il estime qu'il est "innocent " car il n'a adressé cette phrase à personne, mais il "marmonnait ". Une affaire qui avait pris de l'ampleur notamment car l'élu avait, à plusieurs reprises, montré son hostilité à la communauté des gens du voyage. Il avait lancé une pétition en 2006 auprès des maires de toute la France pour réclamer le droit d'obliger la police à intervenir en cas d'occupation illégale de terrains.

SOS Racisme a tenu à saluer la décision de la cour d'appel d'Angers. L'association note dans un communiqué que les gens du voyage "comptent parmi les plus stigmatisés et discriminés d'Europe et qu'il est normal que les incitations à la haine d'élus de la République soient les plus sévèrement sanctionnés possibl e". Dénonçant un contexte "nauséabond (...) tant la parole raciste s'est libérée à l'encontre des gens du voyage ", SOS Racisme estime "qu'un élu de la République s'adonne à de telles violences verbales, que rien ne saurait justifier, est inadmissible et met gravement en danger notre fragile vivre ensemble ".

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