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Procès Leulmi : des doutes sur l'accident mortel de son épouse

La directrice de l'enquête de gendarmerie a fait part de ses doutes devant la cour d'assises de l'Essonne où s'est ouverte ce lundi la deuxième semaine du procès de Jamel Leulmi. Il est accusé d'avoir assassiné son épouse et tenté de tuer sa seconde compagne. La version de l'accident n'avait pas convaincu l'enquêtrice et pourtant Leulmi n'avait pas été inquiété.   
Article rédigé par Elodie Guéguen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

La mort de Kathlyn,
la première épouse de l'accusé, date de 2007. Elle est fauchée à vélo, par un
automobiliste qui prend la fuite. Il ne sera jamais identifié. Son mari, le seul
témoin,  touchera alors plus d'un million d'euros grâce aux assurances-décès que la
victime avait signées en sa faveur. Lors de la reprise de l'audience, on apprend que la version du mari-séducteur avait pourtant fait
tiquer les gendarmes.

A nouveau, le profil de séducteur de l'accusé

Depuis le début du
procès, Jamel Leulmi est souvent présenté comme un séducteur. La gendarmerie n'aurait
pas échappé à sa volonté de charmer. La directrice d'enquête raconte à la barre
que Leulmi venait régulièrement dans son bureau jouer les veufs éplorés, mais que
rapidement le contact est devenu pesant.

"Il m'appelait sur
mon numéro privé et donnait l'impression de vouloir créer une intimité. Moi, je
ne voulais pas être amie avec ce monsieur".

La présidente interrompt la gendarme pour
lui faire remarquer qu'elle a toutefois accepté des fleurs et un déjeuner. Quelques mois plus
tard, l'enquête avait conclu à un accident de la circulation. Pourtant c'est
vrai, "j'avais de gros doutes " admet aujourd'hui la responsable du dossier. 

"J'ai
toujours pensé qu'il s'agissait d'un acte commandité mais je n'avais pas de
preuve".

L'aveu fait bondir l'un des avocats de la partie civile qui s'emporte et lance sur
un ton accusateur :

"Si vos conclusions étaient fausses, c'est parce que
vous avez été manipulée". 

Un second accident dans la sphère de Leulmi

Depuis son arrestation en 2010, Jamel Leulmi nie les
faits : l'assassinat de son épouse et la tentative d'assassinat d'une
seconde compagne, trois ans plus tard. Elle est sortie vivante mais brisée d'un
accident de la circulation au Maroc. C'est elle, Julie, qui est à l'origine du procès :
cette jeune femme avait aussi souscrit des assurances-décès au profit de son ami, cette fois pour sept millions d'euros. L'enquête sur l'accident troublant de l'Essonne est rouverte. 

L'accusé, en détention provisoire depuis près de
quatre ans, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Il a reçu, lors de la première semaine d'audience, le soutien de son amour de toujours, une jeune femme qui ne croit pas à sa culpabilité. Le procès est prévu
jusqu'au 20 mai.

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