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Prélèvement ADN : mobilisation autour de militants CGT à Roanne

Des syndicalistes de toute la France sont mobilisés mardi autour des 5 militants CGT qui ont refusé le prélèvement ADN que leur impose la justice à la suite d'une condamnation pour dégradation. A Roanne, le tribunal correctionnel a requis un mois avec sursis. Le jugement est mis en délibéré au 17 décembre.
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

A l'appel de la CGT, des milliers
de personnes venues de toute la France ont apporté leur soutien mardi matin à
ces cinq militants 
convoqués au tribunal de Roanne pour avoir refusé un prélèvement ADN.

Des dizaines de cars venant
de toute la France se sont retrouvés sur une esplanade située en périphérie de la
ville, tout près du port au bord d'un canal de la Loire. Une grande scène y a
été installée, surmontée d'une banderole où l'on pouvait lire "syndicalistes,
pas voyous
".

Venus de Seine-et-Marne,
d'Eure-et-Loir, d'Indre, de Charente-Maritime, de la Manche, de Moselle,
du Var, de Haute-Savoie ou du Tarn, les militants portaient
des imperméables et des parapluies rouges, la couleur de la CGT, pour se protéger de la pluie.

Les  5 militants de la
CGT poursuivis par la justice
, quatre hommes et une femme, fonctionnaires de la
Défense et agents hospitaliers, ont refusé de se soumettre à un prélèvement de
leur empreinte ADN en mai dernier.

Condamnés pour des tags

Ces prélèvements leur étaient imposés après une
condamnation  en novembre 2012 par la
cour d'appel de Lyon, pour "dégradations en réunion". Ces 5 fonctionnaires
avaient été pris en flagrant délit d'inscription de tags sur la voie publique,
notamment "casse-toi pov' con" en marge d'une manifestation contre la
réforme des retraites en 2010. Ce tag faisait référence à Nicolas Sarkozy qui, deux ans avant, avait lancé cette même invective à un visiteur du Salon de
l'agriculture qui refusait de lui serrer la main.

Les 5 syndicalistes, bien
que dispensés de peine, avaient fait l'objet de convocations par la police et
la gendarmerie pour être inscrits au fichier national automatisé des empreintes
génétiques (Fnaeg), ce qu'ils avaient refusé.

Deux d'entre eux interpellés

Deux d'entre eux avaient
été interpellés le 23 mai dernier et placés brièvement en garde à vue, tandis
que les trois autres s'étaient présentés cinq jours plus tard de leur plein gré
à la gendarmerie de Villerest dans la Loire.

Les cinq fonctionnaires ont
ensuite été convoqués ce mardi devant le tribunal correctionnel de Roanne
pour refus de prélèvements de matériel biologique, un délit passible
d'un an de prison et 15.000 euros d'amende. Une peine d'un mois de prison avec sursis a finalement été requise. Le jugement est mis en délibéré au 17 décembre.

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