Pour les experts, Tony Meilhon n'est pas un malade mental
"L'instabilité, l'impulsivité, la facilité de passage à l'acte,
la violence infiltrée de sadisme, la défaillance de sens moral, l'absence
d'empathie, le peu d'impact de la sanction, évoquent une personnalité structurée
sur un mode psychopathique ". Ce vendredi, au troisième jour du procès
de Tony Meilhon, accusé du meurtre et du démembrement de Laëtitia Perrais en
janvier 2011, les experts psychiatres sont revenus sur sa personnalité.
Selon
eux, Tony Meilhon ne souffre pas d'une maladie mentale mais de psychopathie. Tony
Meilhon est donc responsable de ses actes, même s'il tente à chaque fois de
minimiser sa responsabilité ou de rejeter la faute sur l'autre.
Une intelligence normale
Le docteur en psychiatrie Vincent Alric, de l'hôpital de
Saint-Nazaire, qui a pu le voir à deux reprises insiste sur l'absence de "symptomatologie
psychiatrique avérée ", ainsi que sur "une intelligence normale :
il raisonne, réfléchit, conceptualise et parle correctement ". Il a "une image de lui-même valorisée, plutôt une bonne
estime de lui-même, il se décrit comme gentil, attentif, aimant rendre service... " ajoute l'expert. Il cite Tony Meilhon
affirmant "Quand je suis déçu, je peux être extrêmement méchant, surtout
quand j'ai bu. "
Outre cela, l'accusé "se positionne comme une victime",
ajoute le Dr Alric
"Il se souvient de tout"
Interrogé vendredi après midi, le docteur Coutanceau, psychiatre
parisien a confirmé cette analyse : "ce n'est pas un malade mental ! I l n'y a rien sur une éventuelle maladie
mentale, ni de l'humeur ."
Sur l'amnésie
de Tony Meilhon, qui à l'époque d'un rapport établi en 2011, dit ne pas se souvenir avoir découpé
le corps de Laëtitia, il précise : "cette amnésie ne peut s'expliquer par
un trouble, l'accusé n'en a aucun, ni
par les drogues ." Selon lui, l'accusé se "souvient tout mais il a du mal à assumer ".
L'équipe
soignante de l'unité pour malades difficiles de Plouguernevel dans les Côtes-d'Armor
où il avait été interné n'avait pas non plus signalé plus de "comportement lié
à un phénomène hallucinatoire ".
Mercredi,
Tony Meilhon avait surpris la
cour en donnant une nouvelle version des faits, dans laquelle il dit avoir tué la jeune femme mais affirme ne pas l'avoir démembrée, incriminant un complice, dont il refuse de
donner l'identité.
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