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Bruno Cholet, accusé du meurtre d'une jeune Suédoise, fait un malaise

A peine ouvert à Paris, le procès du meurtrier présumé a été suspendu. L'homme avait pris un anxiolytique, selon ses avocats.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un dessin d'audience montre l'accusé lors de son malaise, le 4 septembre 2012. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

JUSTICE - A peine ouvert, le procès du meurtrier présumé a été suspendu. L'audience du procès de Bruno Cholet, accusé du meurtre d'une jeune Suédoise en 2008 à Paris, s'est ouvert mardi 4 septembre, mais elle a dû être reportée : après seulement vingt minutes, l'accusé de 55 ans a fait un malaise. Il aurait pris un anxiolytique avant le début de l'audience.

Du coup, le procès a été reporté d'au moins 24 heures. Bruno Cholet, qui paraissait inconscient, a été évacué de la salle par les secouristes, alors que la présidente de la cour, Xavière Siméoni, avait juste eu le temps de tirer au sort les six jurés.

L'accusé doit subir des tests médicaux

La présidente a annoncé, en fin de matinée, que l'accusé devait subir des examens à l'hôpital. L'audience reprendra mercredi à 9h30, a-t-elle dit, et la suite des événements dépendra des résultats de ces tests médicaux.

Selon les avocats de Bruno Cholet, cités par l'agence AP et repris par plusieurs médias, dont Le Figaro, il aurait pris "un quart de Lexomil" (un anxyolitique). "Il y avait une tension telle. Il attendait tellement ce procès. On l'a vu tout à l'heure, il était un peu dans le brouillard. Je pense qu'il avait besoin de prendre quelque chose pour se détendre et ça n'a pas [eu] le résultat escompté. Son état nous surprend et est surtout très inquiétant", a réagi l'un d'eux.

Bruno Cholet avait été amené dans le box vitré des accusés peu après 9h45 et debout, veste crème et pantalon noir, avait ensuite décliné son état civil. "J'exerçais le métier de transport", avait-il répondu à la présidente, qui lui demandait sa profession avant son arrestation. Chauffeur de taxi clandestin et violeur récidiviste, Bruno Cholet, qui nie les faits, est accusé d'avoir tué en avril 2008, à Paris, Susanna Zetterberg, une étudiante de 19 ans.

"L'épouvantable douleur" de la famille

Au premier rang de la salle étaient assis la mère, le père et le frère de la victime, entourés de leurs avocats et d'une interprète en suédois. "Nous espérons que, peut-être, la vérité sera dite", a déclaré à la presse, avant l'audience, Jean-Yves Le Borgne, avocat de la famille, dont il a décrit "l'épouvantable douleur""Contre toute évidence, Bruno Cholet nie sa participation aux faits. Nous allons voir s'il maintient cette position", a-t-il ajouté.

Les parents de la victime n'ont pas fait de déclarations. Mais sa mère, Aasa Palmqvist, qui parle français, a déclaré à la veille du procès qu'elle ne pourrait "jamais pardonner" au meurtrier de sa fille.

Procès d'un taxi clandestin accusé du meurtre d'une étudiante (Dominique Verdeilhan - France 2)

Soupçonné d'avoir enlevé et tué la jeune femme

"Depuis le début, il clame son innocence, il a envie de s'exprimer", a de son côté déclaré avant l'ouverture du procès une avocate de la défense, Aurélie Cerceau.

Bruno Cholet est accusé d'avoir enlevé et tué Susanna Zetterberg après l'avoir prise en charge avec son taxi clandestin le samedi 19 avril 2008, peu avant 5 heures du matin, à la sortie d'une boîte de nuit parisienne. Le corps de l'étudiante, en partie carbonisé, avait été découvert quelques heures plus tard par une promeneuse en bordure d'un chemin de la forêt de Chantilly, dans l'Oise.

La jeune fille, qui avait été atteinte de plusieurs balles, avait été retrouvée les mains menottées dans le dos. Elle avait aussi un hématome au front, que les enquêteurs ont attribué à un coup que lui aurait porté son agresseur pour lui extorquer les codes de ses cartes bancaires. L'état de son corps n'avait pas permis d'établir si elle avait subi des violences sexuelles.

L'ADN de la victime sur un pistolet

Bruno Cholet avait été interpellé six jours après le meurtre. Parmi les éléments à charge recueillis par les enquêteurs, des traces d'ADN semblable à celui de la victime avaient été découvertes sur un pistolet retrouvé dans le véhicule de Bruno Cholet. Lui accuse les policiers d'avoir fabriqué des preuves contre lui. L'accusé, qui encourt la réclusion à perpétuité, a déjà été condamné une dizaine de fois, notamment à deux reprises en 1978 et 1989 pour des viols.

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