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Mise en examen Sarkozy : les magistrats reçoivent le soutien de la garde des Sceaux

Les magistrats se disent outrés par les propos tenus par une partie de l'UMP. L'Union syndicale des magistrats demande même que des poursuites soient engagées à l'encontre d'Henri Guaino, qui a estimé que la mise en examen de Sarkozy déshonorait "un homme, les institutions, la justice". Christiane Taubira rappelle que "l'indépendance de l'autorité judiciaire est garantie par la Constitution".
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Nathanaël Charbonnier Radio France)

"Les attaques contre les juges sont des attaques contre la démocratie" : ces propos, signés François Bayrou, sont quelque peu passés inaperçus à droite, au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Car, dans l'opposition c'est au mieux l'incompréhension qui domine, au pire la colère.

Jean-François Copé tient à rappeler la présomption d'innocence, François Fillon se dit stupéfait d'une décision ausi injuste qu'extravagante... Mais le plus véhément est, sans conteste, Henri Guaino. L'ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a tout de même estimé que le juge Gentil, qui a mis en examen l'ancien président, avait "déshonoré un homme, les institutions, la justice" . Et Guaino de parler d'une décision "indigne et irresponsable" .

"Nous envisageons de demander à la garde des Sceaux d'engager des poursuites" (USM)

Cela a sans doute été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. "J'ai envie de dire à monsieur Guaino qu'il déshonore la République" , contre-attaque Christophe Régnard, le président du principal syndicat de magistrats, l'USM. "C'est juste abject de tenir ce genre de propos". avant d'ajouter : "Nous envisageons de demander à la garde des Sceaux d'engager des poursuites" .

 

Message (presque) reçu : dans un communiqué, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, "rappelle que l'indépendance de l'autorité judiciaire est garantie par la Constitution" et "regrette tous propos qui porteraient atteinte à l'honneur des juges, et assure de son soutien les magistrats qui seraient mis en cause" .

La mise en examen de Nicolas Sarkozy correspond "au cours normal d'une information judiciaire, ce n'est pas de l'acharnement judiciaire" , commente le Syndicat de la magistrature. Qui juge tout autant "inadmissibles" les attaques sur l'indépendance des magistrats.

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