Mise en examen Sarkozy : les magistrats reçoivent le soutien de la garde des Sceaux
"Les attaques contre les juges sont des attaques contre la démocratie" : ces propos, signés François Bayrou, sont quelque peu passés inaperçus à droite, au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Car, dans l'opposition c'est au mieux l'incompréhension qui domine, au pire la colère.
Jean-François Copé tient à rappeler la présomption d'innocence, François Fillon se dit stupéfait d'une décision ausi injuste qu'extravagante... Mais le plus véhément est, sans conteste, Henri Guaino. L'ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a tout de même estimé que le juge Gentil, qui a mis en examen l'ancien président, avait "déshonoré un homme, les institutions, la justice" . Et Guaino de parler d'une décision "indigne et irresponsable" .
"Nous envisageons de demander à la garde des Sceaux d'engager des poursuites" (USM)
Cela a sans doute été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. "J'ai envie de dire à monsieur Guaino qu'il déshonore la République" , contre-attaque Christophe Régnard, le président du principal syndicat de magistrats, l'USM. "C'est juste abject de tenir ce genre de propos". avant d'ajouter : "Nous envisageons de demander à la garde des Sceaux d'engager des poursuites" .
Message (presque) reçu : dans un communiqué, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, "rappelle que l'indépendance de l'autorité judiciaire est garantie par la Constitution" et "regrette tous propos qui porteraient atteinte à l'honneur des juges, et assure de son soutien les magistrats qui seraient mis en cause" .
La mise en examen de Nicolas Sarkozy correspond "au cours normal d'une information judiciaire, ce n'est pas de l'acharnement judiciaire" , commente le Syndicat de la magistrature. Qui juge tout autant "inadmissibles" les attaques sur l'indépendance des magistrats.
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