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Meurtrier schizophrène : sa psychiatre condamnée

C'est une décision sans précédent dans l'histoire de la psychiatrie : une femme médecin a été condamnée à de la prison avec sursis pour négligence après qu'un de ses patients a commis un meurtre. Une première judiciaire qui va sans doute poser la question de la responsabilité juridique des psychiatres.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Nicolas Vallauri Maxppp)

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mardi à un an de
prison avec sursis une psychiatre poursuivie pour homicide involontaire après
le meurtre commis par l'un de ses patients schizophrène.

Le 13 novembre, lors
d'un procès inédit très suivi par la profession, le procureur avait requis
cette peine contre Danièle Canarelli, 58 ans, médecin à l'hôpital marseillais
Edouard-Toulouse
. A l'audience, la psychiatre avait reconnu avoir été
confrontée à un "problème de diagnostic", mais nié toute négligence
dans le suivi de Joël Gaillard, de son hospitalisation en 2000 à sa fugue en
2004, vingt jours avant qu'il tue à Gap, à coups de hachette, le compagnon
octogénaire de sa grand-mère, Germain Trabuc.

Un meurtre pour lequel ce patient de 43 ans, atteint d'une
psychose schizophrénique à forme paranoïde, a été jugé irresponsable
pénalement. Après ce non-lieu, Michel Trabuc, un des fils de la victime, avait
engagé une action contre l'Etat et contre l'hôpital, condamné en 2009 pour
défaut de surveillance.

Des "fautes multiples et caractérisées" de la psychiatre 

Il avait également porté plainte contre tous ceux qui avaient pu faire
preuve de négligence. Dans son ordonnance de renvoi, la juge d'instruction
avait souligné des fautes multiples et caractérisées de la psychiatre ayant contribué
au passage à l'acte violent de Joël Gaillard, qui avait commis avant le drame
plusieurs agressions, dont une tentative d'assassinat.

Il lui était notamment
reproché de s'être obstinée dans ses certificats successifs, à noter l'absence
de toute pathologie mentale, en dépit des conclusions concordantes de ses
confrères. Ce qui l'a finalement conduite à ne pas soumettre son malade à un
traitement approprié et à lui accorder fin 2003 une sortie à l'essai de longue
durée.

 

 

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