Mediator : la justice reconnaît pour la première fois la responsabilité de Servier
Le tribunal de grande instance de Nanterre a reconnu jeudi la responsabilité civile des laboratoires Servier quant à la "défectuosité" du Mediator, médicament coupe-faim au cœur de l'un des plus grands scandales sanitaires français. Une première.
Les juges estiment qu'à la date de la prescription du médicament, en 2003 et 2006, "l'état des connaissances scientifiques ne permettait pas d'ignorer les risques d'hypertension artérielle pulmonaire et de valvulopathies induits par le benfluorex", et "la seule suspicion de ces risques" obligeait le laboratoire "à en informer les patients et les professionnels de santé" .
"La justice a reconnu l'évidence", selon Irène Frachon
Une première victoire pour Me Philippe Courtois, qui défend près de 2.000 victimes du Mediator.
"Cette décision marque le premier pas vers la reconnaissance pour les victimes", réagit Me Philippe Courtois sur France Info
Mercredi, les laboratoires Servier ont annoncé avoir provisionné 70 millions d'euros pour indemniser la totalité des victimes et leurs caisses d'assurance-maladie. Le Mediator a été utilisé par cinq millions de personnes avant d'être retiré du marché en 2009. Il pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès.
"La justice a reconnu l'évidence" , a pour sa part réagi la pneumologue Irène Frachon, qui avait révélé le scandale il y a huit ans.
"Cela fait cinq ans que nous avons tous les éléments en main et que le laboratoire oppose un déni absolument surréaliste", affirme Irène Frachon
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