Marrakech : pas de condamnation pour deux jeunes Marocaines poursuivies pour homosexualité

À Marrakech, deux jeunes Marocaines poursuivies pour homosexualité n'ont pas été condamnées vendredi 9 décembre et n'iront donc pas en prison, selon les informations de la correspondante de franceinfo au Maroc.

Les deux jeunes filles de 16 et 17 ans, soupçonnées de s'être embrassées sur le toit d'une maison, avaient été arrêtées le 27 octobre 2016. Les deux mineures risquaient de six mois à trois ans d'emprisonnement, la peine maximum prévue par le code pénal marocain pour "un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe."

Des aveux forcés

Les deux jeunes filles, qui ont été remises à leur famille, "n'auront ni peine de prison, ni sursis", s'est réjoui vendredi un de leurs avocats, qui a soutenu que "le dossier d'accusation ne tenait pas." Les deux jeunes filles n'ont jamais reconnu les faits et ont affirmé qu'on les avait "forcées à signer" leurs aveux, selon les propos de la défense rapportés par l'ONG Human Rights Watch. Elles ont également soutenu que "leur relation était amicale."

Human Rights Watch rappelle également que les deux mineures ont été arrêtées après la plainte de la mère de l'une d'elles. Elle condamne également les conditions de détention particulièrement difficiles des jeunes filles.

Pour l'association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), "cette arrestation était arbitraire." L'organisation salue par ailleurs "la mobilisation nationale et internationale qui a payé." Les militants marocains entendent poursuivre la mobilisation afin d'obtenir la fin de la criminalisation de l'homosexualité au Maroc.