Marine Le Pen perd son procès en diffamation contre Eva Joly
La candidate écologiste l'avait accusée d'être "l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession".
Marine Le Pen a perdu jeudi 19 avril le procès en diffamation qu'elle avait engagé contre sa rivale écologiste à l'élection présidentielle. Eva Joly avait accusé la présidente du Front national, le 10 avril sur BFMTV, d'être "l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession".
L'ancienne juge d'instruction visait dans ses propos diverses successions, dont le testament signé dans les années 1970 au profit de Jean-Marie Le Pen par Hubert Lambert, héritier d'une dynastie industrielle, pour lequel le fondateur du FN nie toute fraude. Interrogée sur i-Télé, le 11 avril, Eva Joly avait déclaré qu'il était de son "devoir" de "rappeler qui est Marine Le Pen".
Le père visé et non la fille
Immédiatement après l'annonce de cette décision par le tribunal correctionnel de Paris, l'avocat de Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just, a annoncé qu'il ferait appel, estimant que le tribunal "commettait une erreur de raisonnement". La candidate du FN à l'Elysée réclamait à Eva Joly 20 000 euros de dommages et intérêts.
Tout comme l'y avait engagé le parquet durant l'audience de lundi 16 avril, le tribunal correctionnel de Paris a estimé que Marine Le Pen était "irrecevable en son action" car elle n'était "pas visée par les propos incriminés", le détournement de succession étant imputé à son père.
"Faire tomber les masques"
"C'est une décision logique, attendue qui permet de faire tomber les masques", a réagi pour sa part Joseph Breham, l'un des collaborateurs de William Bourdon, qui avait défendu lundi Eva Joly.
Tout cela montre que Marine Le Pen est "l'instrument de son père et de la politique de son père", a-t-il ajouté, en se réjouissant qu'elle ait "échoué dans sa tentative d'instrumentalisation de la justice".
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