Lille : le procureur de la République requiert un non-lieu dans l'affaire du Grand Stade
Le procureur de la République de Lille estime qu'il n'y a pas assez d'éléments pour renvoyer sept personnes, dont l'actuel président de la métropole, devant un tribunal. Le dernier mot sera pour le juge d'instruction.
Le procureur de la République a requis, le 19 juin dernier, un non-lieu dans l'affaire dite du "Grand Stade de Lille", rapporte mardi 3 juillet France Bleu Nord. Ce dossier concerne les circonstances de l'attribution, en 2008, du chantier du nouveau stade de la métropole lilloise au groupe Eiffage. Sept personnes y sont mises en examen pour corruption, favoritisme et faux en écriture publique. Il revient maintenant au juge d'instruction de décider de suivre, ou non, l'avis du procureur de la République.
"Un énorme soulagement"
Les sept personnes mises en examen dans ce dossier sont Damien Castelain, actuel président de la Métropole Européenne de Lille (MEL), Henri Ségard, ancien vice-président de la MEL, Michèle Demessine, ancienne présidente de la commission "Grand Stade", deux anciens cadres régionaux d'Eiffage, Alain Létard et Jean-Luc Vergin, ainsi que deux fonctionnaires de la MEL.
"C'est un énorme soulagement pour Henri Ségard dont la bonne foi est enfin reconnue", a réagi Me Romain Ruiz, avocat de l'ancien vice-président de la MEL. "Ce non-lieu montre que mon client n'a rien réclamé à Eiffage et le parquet estime que l'infraction de corruption exige davantage que des cadeaux qui n'ont jamais été sollicités. Nous avons gagné une bataille, maintenant on attend la fin de la guerre." Damien Castelain et Henri Ségard s'étaient notamment vu offrir un voyage pour se rendre à un match de l'Euro 2008 de football ou au Grand Prix de Formule 1 de Budapest en 2010.
Les faits de favoritisme reconnus
Le parquet reconnaît l'existence de faits de favoritisme, mais ces derniers sont prescrits : "Il existe des charges suffisantes à l'encontre de Damien Castelain et Henri Ségard d'avoir commis les faits de complicité de favoritisme", écrit le procureur de la République, dans son document de 107 pages. Henri Ségard nie, pour sa part, tout favoritisme et évoque un "coup de cœur" en faveur du projet d'Eiffage. Le projet concurrent, présenté par Bouygues, était mieux noté par les services de la MEL et aurait coûté 108 millions d'euros de moins.
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