Les victimes "marquées au fer rouge"
Les parties civiles ont dit mardi quels stigmates elles avaient gardés de cette "nauséabonde affaire"Les parties civiles ont dit mardi quels stigmates elles avaient gardés de cette "nauséabonde affaire"
Elles ont réclamé qu'enfin les coupables paient pour avoir ruiné leur réputation en les marquant "au fer rouge".
C'est avec la chambre de compensation qui depuis huit ans enrage d'avoir donné son nom à l'affaire que s'est ouvert le bal des plaidoiries. Eminemment discret, l'établissement luxembourgeois se serait bien passé d'une telle publicité.
"Clearstream restera toujours synonyme de manipulation et d'affaire d'Etat. La dénonciation calomnieuse est un marqueur indélébile", a averti un de ses avocats, Me Christophe Belloc.
Pour l'avocat de Clearstream , l'affaire n'a pas commencé en 2004, mais dès 2001. "Tout était posé (...). Les corbeaux n'ont eu qu'à se nourrir, personne n'a rien inventé dans cette histoire".
"Le terreau de toute cette affaire, il est là depuis 2001" et le journaliste Denis Robert "l'a longuement fertilisé par cinq livres" dans lesquels il accuse Clearstream de blanchir de l'argent sale, "un film, des expositions de peinture, des cuvées de vin et des campagnes de soutien", a regretté Me Malka, critiquant la "vendetta" livrée par M. Robert contre Clearstream .
D'après l'avocat, ce n'est pas pourtant pas lui qui est à l'origine de la "calomnie", mais un ancien dirigeant de Clearstream licencié pour faute grave en 1983, Ernest Backes, devenu depuis "gérant de boucherie", et informateur privilégié de Denis Robert.
Ont ensuite défilé à la barre les conseils de diverses parties civiles ayant vu leurs noms faussement cités dans les listings Clearstream . Avec au-dessus de leur tête, le soupçon qu'elles possédaient un compte occulte à l'étranger.
C'est l'avocat d'Alain Madelin qui a fermé le ban. L'ancien député UMP avait fait le déplacement pour l'occasion. Durant ce procès, a fustigé Me Jean-Marc Fedida, "nous avons eu le sentiment d'avoir affaire à une farce" regroupant "des demi-fous incapables de berner un laitier".
Mais "comment peut-on soutenir que l'affaire Clearstream était quelque chose d'à ce point banal, à la fausseté aussi caricaturale, alors même qu'un juge d'instruction et non des moindres et un éminent membre du renseignement auraient pu ainsi se laisser berner?", s'est indigné l'avocat, pour qui cette machination a été "élaborée", pour "léser des intérêts de personnes en particulier".
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