Les Femen au tribunal pour leur action à Notre-Dame de Paris
Le procès de neuf Femen s'ouvre ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour "dégradations dans un lieu de culte en réunion" lors de leur action à Notre Dame de Paris, en février 2013. Trois membres du service d'ordre de la cathédrale sont également attendus à la barre.
Ce jour-là, pour célébrer le renoncement du pape Benoît XVI, les militantes féministes s'étaient cachées parmi les touristes pour entrer dans la cathédrale. Une fois à l'intérieur, elles étaient montées, seins nus, sur le socle de trois nouvelles cloches installées provisoirement dans la nef et avaient tapé sur ces dernières avec des bouts de bois en lancant des slogans contre le pape et contre l'homophobie. Sur leur torse et leur dos, des phrases comme "no homophobe" ou "bye-bye Benoît".
Lors de leur expulsion par le service d'ordre, l'une d'elle avait eu une dent cassée, l'autre s'était fait tirer par les cheveux. Les trois surveillants qui les ont mises dehors sont poursuivis pour des violences passives au maximum d'une contravention de 750 euros pour l'un, 1.500 euros pour les deux autres.
"On leur reproche d'être entrées dans une église faire une action politique"
Pour l'avocat des jeunes femmes Michaël Ghnassia, il s'agit d'un "détournement de procédure ". "On ne rapporte aucunement la preuve de ces dégradations, ou que ce soient elles qui aient commis ces dégradations ", ajoute-t-il, dénonçant le fait qu'"on leur reproche d'être entrées dans une église faire une action politique ".
L'avocat du recteur de Notre-Dame, Laurent Delvolvé, affirme lui que si les Femen avaient bien pris le soin de recouvrir leurs batons de feutrine, la feutrine était mal attachée et elles ont aussi frappé à "bâtons nus" sur les cloches. Devis à l'appui, il demande ainsi plus de 7.000 euros pour la seule remise en état de la cloche.
Les jeunes femmes devaient être jugées en septembre 2013, mais leur procès avait été renvoyé à deux reprises.
"Exhibition sexuelle" à la Madeleine
Vendredi, une neuvième Femen, qui a depuis quitté le mouvement, comparaitra seule devant le tribunal pour "exhibition sexuelle" à l'église de la Madeleine. En décembre 2013, elle s'était dirigée vers l'autel pendant la répétition d'une chorale. Sur son corps était notamment inscrite une référence au manifeste des "343 salopes" qui avaient signé en 1971 un appel à la légalisation de l'avortement.
Son avocat, qui est le même que pour les camarades de Notre-Dame, dénonce également un "détournement de procédure", et estime que si sa cliente est bien apparue seins nus, elle ne s'est livrée à aucune provocation de nature sexuelle.
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